Coronavirus vague 13 : 7 Français sur 10 anticipent une deuxième vague de l’épidémie

Déconfinement : plus de 6 Français sur 10 y sont favorables.

Plus précisément, 62% des Français se disent plutôt (48%) ou très favorables (14%) au déconfinement qui a débuté en début de semaine. A l’inverse, 38% d’entre eux y sont plutôt (30%) ou très (8%) opposés.

Dans le détail, ce sont les hommes (67%), les plus de 50 ans (65%-66%), les cadres (74%), les salariés du privé (67%) qui s’y montrent les plus favorables. Géographiquement, les départements « rouges » (56%) y sont moins favorables que les départements « verts » (66%). Le fait d’être à l’aise financièrement (68% favorable), de ne pas vivre avec des enfants (68% favorable) ou de continuer à travailler (66% favorable) renforce également le soutien au déconfinement.

Politiquement, ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron du 2nd tour qui apportent le plus massivement leur soutien à la phase de déconfinement (74%), alors que les électeurs de Marine Le Pen (55%) et les abstentionnistes (55%) se montrent plus partagés.

Mais au lendemain du 11 mai, le déconfinement inquiète 63% des Français (-4 points).

Dans le détail, 63% des Français sont plutôt (52%, +4) ou très (11%, -8) inquiets du déconfinement qui a commencé le 11 mai. L’inquiétude, bien que toujours enregistrée à un niveau très élevé, s’exprime moins fortement cette semaine : la proportion de personnes inquiètes est en baisse de 4 points, tandis que la part de personnes très inquiètes diminue de 8 points. A l’inverse, 37% (+4) se disent plutôt (34%, +5) ou très (3%, -1) confiants vis-à-vis de ce déconfinement.

Dans le détail, l’inquiétude reste élevée et à niveau stable auprès des femmes (70%, -1) tandis qu’elle est plus faible et en baisse auprès des hommes (56%, -8 points). En termes d’âges, les moins de 25 ans se distinguent par un niveau d’inquiétude plus faible (54%) et en forte baisse (-9 points). Professionnellement, l’inquiétude des cadres est sensiblement moins forte (54%, -11). Au sein des catégories populaires (64%, -4 points), de fortes différences apparaissent entre les ouvriers, partagés entre confiance et inquiétude (46% et 54%), et les employés qui expriment un niveau d’inquiétude extrêmement fort et en progression (72%, +6). Géographiquement, les Franciliens expriment un niveau d’inquiétude moins fort malgré la difficulté de se déplacer en transport en commun (57%, -9 points).

Enfin, politiquement, ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron (55%) et de François Fillon (57%) qui sont le moins inquiets vis-à-vis de cette phase de déconfinement.

Après le début du déconfinement, le niveau d’inquiétude face à l’épidémie reste très élevé.

Alors que la France est entrée dans sa phase de déconfinement, 78% (-2) des Français sont actuellement inquiets concernant la propagation du Coronavirus en France. La part de personnes se disant très inquiètes (23%) est en baisse de 6 points en une semaine. A l’inverse, 22% (+2) des Français se disent plutôt pas (19%, +3) ou pas du tout inquiets (3%, -1) de cette propagation.

Les clivages socio-professionnels se réduisent cette semaine que ce soit en termes de sexe ou d’âges. Notons toutefois que les femmes (82%, -5) restent plus inquiètes que les hommes (74%, +2). En termes professionnels, les ouvriers se distinguent par un niveau d’inquiétude sensiblement plus faible et en forte baisse (67%, -16). Les salariés du privé (73%, -4) sont également moins inquiets que les salariés du public (80%, -2).

Parmi les départements rouges, l’Île-de-France se caractérise par un niveau d’inquiétude moins élevé : à titre d’exemple, 74% (-9 points) des Franciliens sont inquiets alors que cette proportion est de 84% (+2 points) pour le quart Nord-Est, territoire au sein duquel l’inquiétude s’exprime le plus fortement.

Et près de 7 Français sur 10 anticipent une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus.

Pour 68% des Français, nous connaitrons une deuxième vague de grande ampleur d’épidémie de Covid-19 en France dans les semaines et mois à venir, dont 19% qui en sont certains et 49% qui l’estiment probable. Plus optimistes, 18% des Français pensent qu’il n’y aura pas de deuxième vague, dont 15% probablement pas et 3% certainement pas. 14% des Français disent ne pas savoir et ne se prononcent pas.

La prédiction d’une deuxième vague de grande ampleur est majoritaire au sein de toutes les catégories de population et des électorats.

Elle est particulièrement anticipée par les Français les plus jeunes (77% des 18-24 ans) et sensiblement moins par leurs ainés : 73% des 25-34 ans, 71% des 35-49 ans, 66% des 50-64 ans et 58% des 65 ans et plus.

Les femmes pensent davantage que les hommes que nous connaîtrons une deuxième vague (73% contre 62%).

D’un point de vue socio-économique, l’apparition d’une deuxième vague est davantage anticipée par les employés (80%) que par les professions intermédiaires (72%), les ouvriers (68%) et les cadres (65%).

Politiquement, ce sont les électeurs de M. Le Pen qui sont le plus dans l’anticipation (84%), et ceux de F. Fillon le moins (58%). Les autres électorats se situent entre 62% et 69%.

Plus d’1 parent sur 2 envisage toujours ne pas laisser ses enfants retourner en classe.

Si la proportion de parents fermés à l’idée de laisser leurs enfants retourner en classes baisse, elle reste majoritaire.

Parmi les parents interrogés cette semaine par Elabe pour BFMTV (301 personnes), 40% (+7) sont favorables au fait de laisser leurs enfants retourner en crèches et dans leurs établissements scolaires. Plus précisément, parmi cette proportion, 7% des parents indiquent que leur enfants sont déjà retournés sur les chemins de l’école, tandis que 33% vont certainement  (17%) ou probablement (16%) laisser leurs enfants faire de même. A l’inverse, 56% (-3) ne vont probablement pas ou certainement pas autoriser leur enfant à retourner sur les bancs de l’école. 4% (-4) ne savent pas encore quel comportement adopter.

Les pères sont sensiblement plus nombreux à soutenir le retour en classes (50%) que les mères (30%), il y a un écart de 22 points entre les femmes certaines de ne pas laisser leurs enfants retourner à l’école (51% non certainement pas) et les hommes (29%).

Le fait d’être plus âgé renforce également cette attitude : environ 45% des parents de 34 à 50 ans soutiennent cette mesure, alors qu’ils sont 30% parmi les moins de 35 ans. Le soutien en faveur d’un retour à l’école s’exprime également plus fortement au sein des catégories supérieures (52%) qu’au sein des catégories populaires (36%). Enfin, peu de différences existent que son enfant soit en crèches/maternelle (34%), en primaire (42%) ou au collège/lycée (37%).

Le jugement positif sur la préparation du déconfinement progresse mais reste minoritaire.

  • 41% des Français estiment que la préparation du déconfinement est bien gérée par l’exécutif. Après une forte baisse de 12 points la semaine passée, l’opinion positive retrouve quasiment son niveau d’il y a deux semaines à la faveur d’une hausse de 8 points. A l’inverse, le déconfinement est mal préparé pour 58% (-9) des Français, dont très mal par 22%.

La bonne gestion du déconfinement est une opinion plutôt exprimée par les 18-24 ans (49%, +11) et les 65 ans et plus (47%, +15). Les 25-34 ans sont les plus critiques (33%, -1). Cette opinion est en forte hausse chez les cadres (49%, +9) et les professions intermédiaires (44%, +10), et en légère hausse auprès des catégories populaires (32%, +3) qui sont plus sceptiques.

Politiquement, le sentiment de bonne gestion est majoritaire et progresse chez les électeurs d’E. Macron (68%, +6) et de F. Fillon (52%, +14). Malgré des hausses, il reste minoritaire au sein des autres électorats : J-L. Mélenchon (34%, +12), B. Hamon (31%, +2) et Marine Le Pen (21%, stable).

  • 56% de la population considèrent que le soutien à l’économie française pour limiter les effets de la crise du Coronavirus est bien géré par l’exécutif (dont 12% très bien géré). Une opinion positive en hausse de 4 points en une semaine.

L’opinion positive sur la gestion de l’exécutif en la matière est majoritaire et progresse fortement chez les 65 ans et plus (64%, +10), et surtout chez les cadres (74%, +16). A l’inverse, les ouvriers ne sont « que » 46% (-7) à saluer la gestion de l’exécutif.

Politiquement, les électeurs d’E. Macron (81%, -2) et de F. Fillon (64%, stable) ont un regard positif sur cette gestion. Les autres électorats sont plus partagés : J-L. Mélenchon (53%, +9), B. Hamon (49%, -17) et Marine Le Pen (43%, +3).

  • La gestion des masques et des tests par l’exécutif reste toujours vivement critiquée. Près de 2 Français sur 10 considèrent que l’approvisionnement en masques FFP2 et masques chirurgicaux (16%, -1), et en tests pour détecter la maladie du Covid-19 (21%, +4) et a été bien géré par l’exécutif.

Les moins de 25 ans (36%, +7 pour les masques, et 39%, +14 pour les tests) restent les plus indulgents à l’égard de l’exécutif, les autres tranches d’âges étant plus critiques (13%-16% pour les masques, et 15%-23% pour les tests). Le bonne gestion des masques connaît une baisse importante cette semaine auprès des cadres (17%, -7), ils rejoignent ainsi le niveau des autres catégories socio-professionnelles (15%-16%).

Politiquement, si les électeurs d’Emmanuel Macron ont un regard plus positif que les autres électorats, ils ne sont qu’une minorité à souligner la bonne gestion sur ces dossiers : 26% (-1) pour les masques, et 32% (+2) pour les tests.

Mais la défiance envers l’exécutif est toujours majoritaire.

62% (+2) des Français ne font pas confiance à l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus, dont 29% (+1) pas du tout confiance, une proportion en légère augmentation cette semaine de 2 points. A l’inverse, 38% des Français lui font confiance, dont seulement 7% tout à fait confiance.

La confiance en l’exécutif reste minoritaire au sein de toutes les tranches d’âge : 36% (-4) des 25-34 ans font confiance, 36% (-5) des 35-49 ans, 34% (-2) des 50-64 ans et 41% (+3) des 65 ans et plus. A l’exception des 18-24 ans qui se montrent plus partagés (52% confiance, stable).

D’un point de vue socio-économique, la confiance est majoritaire et enregistre une forte hausse cette semaine auprès des cadres (59% +14). A l’inverse, elle est minoritaire et en forte baisse chez les employés (30%, -11) et les ouvriers (24%, -10), et stable chez les professions intermédiaires (38%, stable).

Politiquement, la confiance est majoritaire mais en baisse auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (70%, -7), et reste stable chez les électeurs de François Fillon (46%). Les autres électorats perdurent dans leur position de défiance : Jean-Luc Mélenchon (31% confiance, +7), Benoît Hamon (24%, -6) et Marine Le Pen (16%, -7).

Le clivage selon la situation financière s’accentue cette semaine : la confiance est plus forte au sein des foyers bénéficiant d’une situation financière aisée (43%, -3), et en particulier très aisée (48%, -5), qu’au sein des foyers subissant une situation financière tendue (32%, +3), et en particulier très tendue (21%, -6)

84% pour le port du masque obligatoire dans les lieux publics.

84% (+4) des Français se disent très (54%, +8) ou plutôt favorables (30%, -4) au port du masque obligatoire dans tous les lieux qui accueillent du public (les rues, les parcs et jardins, les supermarchés, etc.). A l’inverse, 16% (-4) y sont très (4%, -1) ou plutôt opposés (12%, -3).

Les femmes y restent plus favorables (89%, +5) que les hommes (80%, +5). En termes d’âges, les 25-34 ans se distinguent par un soutien moins marqué en faveur du port du masque obligatoire (75% favorables contre plus de 82% pour les autres classes d’âges). C’est également la seule classe d’âges parmi laquelle le soutien en faveur de l’obligation de porter le masque ne s’est pas renforcé en une semaine (stable). Professionnellement, les professions intermédiaires (77%, -6) et les ouvriers (75%, +3) sont moins nombreux à soutenir l’obligation du port du masque dans les lieux publics que les cadres (83%, +19) ou les employés (84%, +2).

Politiquement, cette proposition fait peu de débat au sein des différents électorats : seuls les électeurs de Benoît Hamon (79%) et de Jean-Luc Mélenchon (78%) y sont légèrement moins favorables que les autres (entre 83% pour le abstentionnistes et 90% pour les électeurs d’Emmanuel Macron).

Plus de 7 français sur 10 portent déjà un masque.

Plus précisément, 72% des Français affirment déjà porter un masque de protection quand ils sont en contact avec d’autres personnes à l’extérieur de leur domicile, et 13% affirment vouloir le faire, mais ne pas en disposer. Au total, 85% des Français en portent ou souhaitent en porter quand ils sont en contact des autres. A l’inverse, 15% des Français expriment le souhait de ne pas en porter.

Une certaine homologie existe entre le fait de soutenir le port du masque obligatoire et de vouloir le porter quand on est contact de personnes extérieures. A titre d’exemple, les femmes sont plus nombreuses (89%) que les hommes à vouloir le faire (81%). De même, les 25-34 ans sont moins nombreux que les autres à porter ou vouloir porter le masque (22% ne souhaitent pas en porter). Notons également que les moins de 25 ans sont plus nombreux que les autres à vouloir le porter, sans toutefois en avoir un (19%). Professionnellement, les ouvriers sont sensiblement plus nombreux à ne pas vouloir le porter (29%). Géographiquement, si peu de différences existent entre le fait de vouloir le porter, les Franciliens sont la population la plus nombreuse à en disposer et à le porter effectivement (78% contre 71% pour la province).

Politiquement, les électeurs de Benoît Hamon (21%) et de Jean-Luc Mélenchon (22%) sont les moins motivés à le porter.

Approvisionnement en masques : des sources diverses.

Invités à indiquer, parmi plusieurs réponses possibles, quelle était leur source pour s’approvisionner en masque, les Français indiquent en priorité les avoir achetés (40%), que ce soit dans les commerces ou les pharmacies. 32% des Français ont pu s’en procurer grâce à leur mairie ou leur région tandis que 29% en ont fabriqués. 26% ont pu en recevoir d’un proche et 15% de leur employeur (une proportion qui monte à 32% chez les salariés). Notons qu’en moyenne, les Français indiquent avoir 1,5 source d’approvisionnement.

Si l’achat reste le mode d’approvisionnement privilégié des hommes (45%), les femmes ont, elles, mis à contribution des sources d’approvisionnement plus diversifiées : 36% en ont achetés, 34% en ont reçus d’une collectivité et 33% l’ont fabriqué. Les 25-34 ans se distinguent par ailleurs par une moins forte propension à l’achat (29%). Les plus de 65 ans sont la catégorie d’âges la plus nombreuse à privilégier l’achat (46%), mais également, en proportion, le premier public à bénéficier des dons des mairies et régions (37%).

Professionnellement, les salariés du privé le reçoivent d’abord de leur employeur (36%) tandis que ceux du public le reçoivent d’abord par l’intermédiaires des collectivités (41%). Peu de différences existent en revanche selon la catégorie socio-professionnelle du répondant : les cadres sont simplement plus nombreux à les fabriquer (37%) tandis que les catégories populaires sont plus nombreux à compter sur le don de leurs proches (30%).

Port du masque et rapport à l’autre : une forte tolérance.

Invités à indiquer quelle serait leur attitude en voyant des personnes sans masque dans des espaces publics restreints, 39% des Français indiquent que « chacun fait comme il veut, le port du masque n’est pas obligatoire ». 30% des Français indiquent à l’inverse qu’elles changeront de lieu dans cette configuration et 16% affirment vouloir inciter ces personnes de changer de comportements. 15% ne savent pas encore qu’elle serait leur attitude.

Si le fait de ne pas se préoccuper des autres est plutôt homogène qu’on soit un homme (41%) ou une femme (37%), les hommes se distinguent par une plus forte proportion à vouloir inciter (20%) tandis que les femmes sont plus nombreuses à vouloir changer de lieu (34%).

En termes d’âges, près de la moitié des 25-34 ans affirment que « chacun fait comme il veut » (49%), alors que les plus de 65 ans préfèrent majoritairement changer de lieu (37% contre 31% « chacun fait comme il veut »). Professionnellement les catégories populaires (46%) et les salariés du privé (46%) sont plus nombreux à juger que « chacun fait comme il veut ». C’est également le cas des habitants des communes rurales (48%) et des habitants du Nord-Ouest (44%).

Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen du 2nd tour sont aussi plus nombreux à faire ce choix (46%) que les électeurs d’Emmanuel Macron ; ces dernier se montrent partagés entre une attitude tolérante (34%) et le fait de changer de lieu (35%).

Gestes barrières : plus de 9 Français sur 10 considèrent les respecter, mais 35% d’entre eux ont un regard critique sur le comportement des autres.

Dans le détail, 94% des Français jugent qu’ils respectent très bien (49%) ou plutôt bien (45%) les gestes barrières. A l’inverse, 6% avouent de pas les respecter. Le regard des Français est en revanche plus critique concernant le comportement des gens autour d’eux : 65% estiment qu’ils les respectent très (9%) ou plutôt (56%) bien. A l’inverse, 35% estiment qu’ils les respectent assez (29%) ou très mal (6%).

Respect par soi même : la majorité des femmes (55% très bien respectés), des plus de 65 ans (64%) et des cadres (55%) affirment très bien respecter les gestes barrières. De leurs propres aveux, les hommes (41%), les moins de 25 ans (36%) et les ouvriers (34%) sont moins nombreux à adopter les gestes barrières, bien que l’adoption de ce nouvelles normes restent massives. Le fait de vivre avec des enfants n’incitent pas fortement les parents à adopter ces nouveaux comportements : 51% des couples avec enfant respectent très bien ces nouveaux usages contre 46% des foyers sans enfant.

Respect par les gens autour de nous : ce sont avant tout les moins de 25 ans (58% total « bien ») et les employés (58%) qui ont le regard le plus critique sur le respect des gestes barrières. Les différences entre hommes et femmes sont ici inexistantes. Les électeurs de Marine Le Pen se distinguent également par un plus forte proportion à juger de manière critique le comportement des gens autour d’eux (58%)

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