Coronavirus : Une inquiétude encore contenue, mais un impact possible sur les municipales

L’inquiétude face à la propagation du coronavirus reste contenue

La propagation du coronavirus Covid-19 est une source d’inquiétude pour 48% des Français (stable en une semaine), dont 38% (=) qui se disent plutôt inquiets et 10% (=) très inquiets. A l’inverse, 52% (=) ne sont pas inquiets, dont 42% (=) pas vraiment inquiets et 10% (=) pas du tout inquiets.

Les Français les plus jeunes sont les moins inquiets face à l’épidémie de coronavirus : seuls 39% des 18-24 ans se disent inquiets (-8). L’inquiétude auprès des autres tranches d’âges est stable ou en légère baisse : 50% des 65 ans et plus sont inquiets (-3), 47% des 35-49 ans (-5) et 47% des 50-64 ans (+1), à l’exception des 25-34 ans dont l’inquiétude progresse (50%, +7).

D’un point de vue socio-économique, l’inquiétude est maintenant minoritaire chez les cadres (44%, -10%), et reste minoritaire chez les employés (46%, -1) et les professions intermédiaires (42%, -3). En revanche, elle est majoritaire et en forte progression chez les ouvriers (52%, +11).

Géographiquement, l’inquiétude est plus importante parmi les habitants de l’agglomération parisienne (52%, -1 ; contre 44% des habitants des communes rurales, -5) et des résidents du sud-est de la France (53%, +6).

Mais l’inquiétude à l’idée de se rendre dans divers lieux publics progresse

Interrogés sur leur inquiétude à l’idée de se rendre dans divers lieux publics :

  • Une majorité nette de Français se dit maintenant inquiète d’utiliser les transports en commun (58%, +5)
  • Près d’1 Français sur 2 se dit inquiet à l’idée de se rendre dans un bar ou une boîte de nuit (51%, +5), de rendre visite à des personnes âgées (49%), de se rendre dans un stade (48%, +5) ou bien dans un musée, cinéma ou salon (45%, +6)
  • Moins de 4 Français sur 10 se disent inquiets à l’idée de partir en week-end ou en vacances (36%), d’aller au restaurant (33%, +6), au travail pour les salariés interrogés (32%, +5), à un bureau de vote pour les municipales (29%, +4), de faire les courses (26%, +1) ou de rendre visite à la famille ou à des amis (18%)

Sur l’ensemble de ces activités, l’inquiétude progresse significativement chez les 50-64 ans (+2 à +12 selon les items), les 25-34 ans (+1 à +11 selon les items). Mais c’est surtout chez les ouvriers (+12 à +25) que l’inquiétude progresse le plus, notamment à l’idée de se rendre dans un stade (55%, +25), ou d’utiliser les transports en commun (61%, +21).

A noter que pour les résidents de l’agglomération parisienne, l’inquiétude est particulièrement forte et progresse à l’idée d’utiliser les transports en commun (62%, +3) et, parmi les salariés, à l’idée de se rendre au travail (46%, +24).

Des Français qui commencent à changer leurs habitudes

Interrogés sur la façon dont ont évolué leurs habitudes depuis le début de l’épidémie du coronavirus :

  • Près d’1 Français sur 3 déclare avoir fait évoluer ses habitudes pour rendre visite aux personnes âgées (36%), se rendre dans un stade ou équipement sportif (33%), aller dans un musée, salon ou cinéma (33%), aller dans un bar ou boîte de nuit (32%), prendre les transports en commun (31%) ou pour partir en week-end ou vacances (28%)
  • 1 Français sur 4 a modifié ses habitudes en matière de restauration (25%)
  • Moins de 2 Français sur 10 ont modifié leurs habitudes pour faire leurs courses (19%), pour rendre visite aux amis et à la famille (15%) et pour se rendre au travail pour les salariés (11%)

De manière générale, les activités qui génèrent le plus d’inquiétude sont également celles où les habitudes ont le plus changé.

Du fait de leur nécessité, l’écart entre l’inquiétude et le changement des habitudes est en revanche important concernant l’utilisation des transports en commun et le fait de se rendre au travail (58% des Français sont inquiets à l’idée d’utiliser les transports en commun, seuls 31% ont changé leurs habitudes ; 32% pour se rendre au travail, seuls 11% ont changé leurs habitudes).

Lavage des mains, « coude » et mouchoir jetable en passe de devenir des réflexes, les gestes de civilité sont plus difficiles à abandonner

Le lavage des mains, tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir jetable sont des gestes « barrières » en passe de devenir des réflexes. Ils sont très majoritairement et systématiquement respectés par les Français :

  • 95% se lavent régulièrement les mains, dont 78% le font systématiquement (notamment 86% des femmes et 88% des 65 ans et plus) et 17% de temps en temps. Seuls 5% des Français ne se lavent pas les mains régulièrement.
  • 81% toussent ou éternuent dans leur coude ou dans un mouchoir jetable, dont 62% le font systématiquement et 19% de temps en temps. En revanche, 18% des Français ne font pas ce geste régulièrement, 1% ne se prononcent pas.

En revanche, moins de 7 Français sur 10 (69%) conservent une distance minimale avec les personnes qui leur semblent malades, dont seulement 36% systématiquement et 33% de temps en temps. A l’inverse, 30% ne conservent pas cette distance minimale, et 1% ne se prononcent pas.

Se faire la bise et se serrer la main restent des gestes fortement présents dans les habitudes sociales des Français pour saluer leur cercle proche. En effet, 66% des Français ont fait la bise, ces derniers jours, à des personnes qu’ils connaissent (dont 33% systématiquement) . En termes d’âge, ce sont plutôt les jeunes qui ont fait ce geste (73% chez les moins de 35 ans). Socialement, ce sont plutôt des personnes issues de catégories populaires (72%), des habitants des communes rurales (72%) et de taille moyenne (75%).

En outre, 61% des Français ont serré la main aux personnes qu’ils connaissent. Ce sont des habitudes davantage ancrées chez les hommes (71%), les catégories populaires (66%) et les habitants de communes rurales et de taille moyenne (68%).

Ces gestes se font un peu plus rares à l’égard des inconnus, mais restent bien présents. 37% des Français ont serré la main à des inconnus ces derniers jours, et 24% ont fait la bise à des inconnus pour se présenter ou se saluer. Les personnes les plus vigilantes sont les femmes (seules 30% ont serré la main à des inconnus et 20% ont fait la bise) ainsi que les 65 ans et plus (30%, 15%).

Enfin, 9% des Français portent un masque lorsqu’ils fréquentent des lieux publics, dont seulement 3% systématiquement.

La très grande majorité des Français n’a pas fait de stocks alimentaires ni essayé de se procurer du gel hydroalcoolique ces dernières semaines

88% des Français déclarent ne pas avoir fait de stocks alimentaires, contre 12% qui en ont fait. Les personnes ayant fait des stocks alimentaires sont surtout les 18-24 ans (18%) et les habitants de l’agglomération parisienne (19%).

Par ailleurs, 67% des Français affirment ne pas avoir acheté ou essayé d’acheter du gel hydroalcoolique ces dernières semaines, 33% à l’inverse en ont acheté ou essayé d’en acheter. Parmi ces 33%, se trouvent surtout des femmes (36%) et des personnes de 65 ans et plus (40%). Les habitants de l’agglomération parisienne sont là-aussi davantage à avoir a minima essayé de s’en procurer (41%).

Pour 45% des Français les précautions mises en place par le gouvernement sont proportionnées, pour 38% elles sont insuffisantes

A l’égard des précautions mises en place ces derniers jours et semaines par le gouvernement et les autorités pour tenter de limiter la propagation du virus, 45% des Français estiment qu’elles sont juste ce qu’il faut, 38% considèrent qu’il n’y en a pas assez et 17% qu’il y a trop de précautions.

La majorité relative des Français âgés de moins de 35 ans considère que le gouvernement ne prend pas assez de précautions (45% pas assez, 36% juste ce qu’il faut), les 35-49 ans sont partagés entre juste ce qu’il faut (43%) et pas assez (40%). Les 50 ans et plus considèrent en majorité que le gouvernement va dans la bonne direction (51% juste ce qu’il faut, 35% pas assez). A noter que près d’un quart des 18-24 ans (24%) estime que le gouvernement en fait trop.

D’un point de vue politique :

  • La majorité des électeurs d’Emmanuel Macron et de Benoît Hamon au 1er tour de la présidentielle 2017 considère que l’action du gouvernement est juste ce qu’il faut (67% et 58%).
  • Les électeurs de François Fillon considèrent que l’action du gouvernement est plutôt équilibrée (46% juste ce qu’il faut, 39% pas assez)
  • Les électeurs de Marine Le Pen et les abstentionnistes jugent l’action de l’exécutif plutôt insuffisante (48% et 47% pas assez)
  • 41% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon jugent que le gouvernement fait juste ce qu’il faut. Mais 35% considèrent qu’il n’en fait pas assez et 24% qu’il en fait trop.

 

 

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