Les Français très divisés sur le budget actuel
46% des Français estiment que c’est un « mauvais budget mais que cela est mieux que ne pas avoir de budget de tout », une opinion majoritaire chez les électeurs Ensemble (65%) et LR (57%).
45% pensent en revanche que c’est un mauvais budget qui doit être censuré pour qu’un autre gouvernement en propose un nouveau (en hausse de 6 points en un mois, dans tous les électorats), une opinion partagée par 66% des électeurs RN.
Les électeurs de gauche sont divisés : 62% des sympathisants LFI considèrent qu’il faut censurer ce budget, alors que 56% de ceux du PS pensent qu’il vaut mieux adopter ce budget que de ne pas en avoir.
Une opinion publique qui penche pour la recherche d’un compromis…
59% des Français estiment que même si les oppositions ne sont pas d’accord avec l’ensemble du budget proposé par le gouvernement, elles doivent faire des compromis (quasiment stable par rapport à début novembre, -2). Cette volonté est partagée par une large majorité des électeurs Ensemble (94%) et LR (74%), ainsi qu’une partie de la gauche (62% des sympathisants PS et 68% de ceux d’EELV). A noter que cette opinion est également majoritaire chez les retraités (69%).
A l’inverse, 40% jugent que les oppositions qui sont en désaccord avec le budget proposé par le gouvernement doivent l’exprimer et voter une censure, une position partagée par une majorité des électeurs RN (61%) et des sympathisants LFI (68%).
… mais qui doute de la capacité du 1er ministre à y parvenir
56% pensent que le Premier ministre Sébastien Lecornu ne parviendra pas à faire des compromis avec les différentes formations politiques afin de faire adopter le budget (stable par rapport à début novembre). 71% des électeurs RN partagent ce pronostic, tout comme 58% des électeurs NFP.
A l’inverse, 43% des Français estiment qu’il y parviendra (73% des électeurs Ensemble, 55% de ceux de LR).
Quelles priorités pour ce budget ? Réduire le déficit, et améliorer la qualité des services publics (santé, éducation)
52% des Français attribuent au budget l’objectif principal de réduire le déficit public (1er item cité), suivi de près par l’amélioration de la qualité des services publics (47%).
Plus loin, 30% citent le renforcement de la justice fiscale, 28% l’amélioration de la croissance et 26% la baisse des impôts. 11% citent l’investissement pour les grands défis d’avenir.
La réduction du déficit public est l’objectif n°1 auprès des électeurs Ensemble (66%) et LR (70%), et dans une moindre mesure RN (56%), alors qu’il n’est qu’en 3ème position chez ceux du NFP (44% ; services publics 60% ; justice fiscale 47%).
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Menace russe : une attaque militaire sur le territoire français jugée improbable ; mais une guerre « hybride » jugée plausible (cyberattaques, drones, manipulation d’élections, etc.)
67% des Français pensent que la Russie n’attaquera pas militairement la France directement sur son territoire dans les années à venir.
En revanche, 75% jugent certain ou probable que la Russie attaque la France de manière indirecte, par des cyberattaques, sabotages, incursion de drones, manipulation des réseaux sociaux et des élections, etc. A noter que sur ces deux sujets, l’opinion publique est homogène.
62% estiment en revanche que la Russie attaquera (certainement ou probablement) un pays européen membre de l’OTAN. Cette crainte est plus largement exprimée par les électeurs Ensemble (73%) que par ceux du RN (52%).
Propos du chef d’état-major des armées : 56% jugent qu’il a eu tort de tenir ces propos, 44% qu’il a eu raison
Il y a quelques jours, le chef d’état-major des armées Fabien Mandon a déclaré que : « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque« « On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou d’essayer de tenter sa chance plus loin. Ce qu’il nous manque, (…) c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est ».
56% des Français estiment qu’il a eu tort de tenir ces propos, notamment les électeurs RN (68%) et les sympathisants LFI (67%). A noter que la classe d’âge des 35-49 ans (composée en majorité de parents) est la plus opposée (64%).
A l’inverse, 44% pensent qu’il a eu raison, et notamment 65% des électeurs Ensemble.
Les électeurs LR et sympathisants PS sont partagés (respectivement 48% « tort » / 52% « raison » et 44% / 56%).
A noter que 54% de ceux qui jugent probable une attaque russe sur le territoire français donnent raison au chef d’état-major des armées, alors que 61% qui la jugent improbable lui donnent tort.
Service militaire volontaire : 3 Français sur 4 favorables au principe de sa création
73% des Français sont favorable à la création d’un « service militaire volontaire » qui consiste en une formation militaire payée quelques centaines d’euros par mois, sur la base du volontariat, et qui permettrait de ne pas freiner les études supérieures grâce à l’obtention de crédit ECTS.
Toutes les catégories de population et tous les électorats y sont majoritairement favorables, à l’exception des sympathisants LFI qui sont partagés (53% « favorables » / 47% « opposés »).
A noter que 74% des 18-24 ans et 60% des 25-34 ans (score le plus faible) y sont favorables.
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Crédits image : Wikimédia commons / Pol

