4 ans après son élection, un tiers des Français font confiance au président de la République
A un an de l’échéance présidentielle, 33% (=) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordent leur confiance à Emmanuel Macron pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. La cote de confiance du président de la République se stabilise donc en mai après deux mois de baisses consécutives (36% en février 2021). A l’inverse, 62% (-1) des Français n’accordent pas leur confiance au président et 33% (+2) n’ont pas du tout confiance en lui. 5% (+1) n’expriment pas d’opinion ce mois-ci.
D’un point de vue politique, sa cote de confiance est relativement stable au sein de son électorat (69%, +1) et celui de François Fillon (44%, +2). Bien que plus fragile, elle augmente auprès des électeurs de Benoît Hamon (35%, +7) et des abstentionnistes (28%, +4). Elle est inférieure à 20% et tend à baisser auprès de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (16%, -4) et de Marine Le Pen (14%, -1).
Emmanuel Macron recueille également la confiance de près de 6 électeurs de second tour sur 10 (58%, +2), mais fait face à la méfiance grandissante des électeurs de 2nd tour de Marine Le Pen (11%, -3, plus bas niveau depuis un an). Moins d’un abstentionniste sur 5 lui fait confiance (18%, +3).
D’un point de vue professionnel, sa cote de confiance reste solide auprès des cadres malgré un recul de 6 points (45%). Environ un tiers des professions intermédiaires (32%, -4) et des retraités (35%, +5), mais seulement un quart des catégories populaires (26%, -3) lui accordent leur confiance
En termes d’âge, sa cote de confiance est supérieure auprès des moins de 25 ans (44%), alors qu’elle baisse sensiblement auprès des 25-34 ans (26%, -11). Un tiers des plus de 35 ans lui accordent également leur confiance.
La cote de confiance du Premier ministre, Jean Castex, s’établit à 27% (+1).
66% (=) des personnes interrogées ne lui font pas confiance, dont 34% (+2) pas du tout confiance, tandis que 7% (-1) des Français ne se prononcent pas.
D’un point de vue politique, sa cote de confiance est stable ou progresse au sein des principaux électorats : 55% (+4) au sein de l’électorat d’Emmanuel Macron, 38% (=) auprès de celui de François Fillon, 28% (+6) auprès de celui de Benoît Hamon, 20% (+3) auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 14% (+1) auprès de celui de Marine Le Pen, et 19% (+6) auprès des abstentionnistes.
Malgré une certaine érosion liée à l’exercice du pouvoir, Emmanuel Macron maintient son socle électoral
A un an de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron dispose d’une cote de confiance plus élevée que ses trois prédécesseurs. A 33%, sa cote de confiance est quasi-similaire à celle de Nicolas Sarkozy à la même période de son mandat (32%) et dépasse plus fortement celle de Jacques Chirac (26%). Elle est deux fois supérieure à celle de François Hollande (16%) ; ce alors même qu’il était le président qui avait débuté son quinquennat avec le plus faible capital de confiance (45%). A l’inverse de Nicolas Sarkozy (59% en juin 2007) et de François Hollande (58% en mai 2012), l’actuel Président est parvenu à limiter l’effritement de sa confiance la première année (41% en mai 2018). Après la crise des gilets jaunes qui a dégradé son image dans l’opinion (27% en mai 2019), Emmanuel Macron a réussi à rétablir un socle de confiance auprès d’un tiers des Français (34% en mai 2020), socle qu’il a su maintenir pendant la crise COVID (33% en mai 2021).
Sociologiquement, les soutiens d’Emmanuel Macron ont légèrement évolué depuis son élection
Le clivage générationnel semble s’inverser. Au début de son mandat, plus les Français étaient âgés plus ils accordaient leur confiance à Emmanuel Macron (passant de 33% pour les 18-24 ans à 56% auprès des 65 ans et plus), mais celle-ci s’est plus fortement érodée durant ces 4 ans auprès des plus de 35 ans et notamment des plus de 65 ans. A titre d’exemple, 41% (+8) des 18-24 ans lui accordent leur confiance en mai 2021 contre 34% (-22 points) des plus de 65 ans.
A l’inverse, le clivage professionnel s’accentue. 48% (-8 en 4 ans) des cadres accordent leur confiance à Emmanuel Macron contre 34% (-14) des ouvriers. A noter toutefois que le président dispose du même capital de confiance auprès des employés (30%, =), population qui lui était le moins favorable en début de son mandat.
Le clivage Paris-Province se maintient. Emmanuel Macron bénéficie d’une cote de confiance plus élevée auprès des habitants de l’agglomération parisienne (37%, -15%) qu’auprès des habitants des communes urbaines de province (34%, -10) ou des zones rurales (30%, -15).
Emmanuel Macron bénéficie de la confiance de ses électeurs de 2017 et d’une partie des électeurs de François Fillon
Emmanuel Macron peut notamment s’appuyer sur son socle électoral. Après 4 années de mandat, 71% de ses électeurs de premier tour lui font toujours confiance. Malgré un effritement les deux premières années, notamment sous l’effet de la crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron est parvenu à stabiliser sa cote de confiance entre 70 et 75% au sein de son électorat. Pour comparaison, celle de François Hollande auprès de ses électeurs était de 42% à un an de la présidentielle.
Emmanuel Macron bénéficie en plus de l’adhésion d’une partie des électeurs de François Fillon : après une érosion importante au plus fort de la crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron est parvenu à maintenir cette confiance au dessus des 40% sur les deux dernières années (45% en mai 2021). Finalement cette confiance est à peine inférieure à celle qu’elle était en début de mandat (49% en mai 2017).
Auprès de l’électorat de Benoît Hamon, après une baisse continue les deux premières années, la confiance accordée à Emmanuel Macron se stabilise, voire augmente sur la dernière année, autour de 30%.
Malgré un regard un peu moins négatif de la part des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en comparaison des électeurs de Marine le Pen, ces deux électorats gardent un regard très critique sur l’action du président sur la durée du mandat.
En mai, Edouard Philippe est toujours la personnalité politique préférée des Français
Edouard Philippe domine toujours le classement des personnalités politiques (53%, +2) et devance, ce mois-ci encore, Nicolas Hulot (43%, -3) et Roselyne Bachelot (40%, =). Nicolas Sarkozy remonte dans le classement et se place 4ème (34%, +3 et +7 en deux mois). Il devance Olivier Véran (33%, =), Bruno Le Maire (31%, -1), Xavier Bertrand (29%, +4) et Marine Le Pen (28%, -1).
Auprès des sympathisants de gauche, Nicolas Hulot renforce sa première place (67%, +2) et devance François Hollande (54%, +2). Edouard Philippe (48%, -1) se classe 3ème et devance plusieurs personnalités de gauche : Jean-Luc Mélenchon (46%, -3), Anne Hidalgo (45%, +2, après -8) et Olivier Besancenot (43%, -4). Ségolène Royal se place 8ème (37%, -6), derrière Roselyne Bachelot (38%, -4). Yannick Jadot est 10ème (32%, -6).
Auprès des sympathisants de « La République En Marche ! » et du MoDem, Edouard Philippe maintient sa première place (87%, +3 après -11) et devance Olivier Véran (74%, +1). De nombreuses personnalités sont en forte hausse, après avoir connu des baisses importantes le mois dernier. Parmi les membres de la majorité gouvernementale, c’est notamment le cas de Bruno Le Maire (68%, +11, après -11), Éric Dupond-Moretti (67%, +11, après -5), Jean-Michel Blanquer (56%, +10, après -20 les deux mois précédents) et Barbara Pompili (30%, +14, après -12). Parmi les personnalités de droite, c’est également le cas de Xavier Bertrand (60%, +20, après -10), Michel Barnier (51%, +11, après -8) et de Nicolas Sarkozy (45%, +9, après -5).
Auprès des sympathisants de droite, Nicolas Sarkozy conserve sa première place récupérée le mois précédent (75%, -1) et devance Edouard Philippe (68%, -7) et Xavier Bertrand (66%, +1). Valérie Pécresse est 5ème (57%, -4), tandis que Laurent Wauquiez est 9ème (45%, -3). Plusieurs personnalités de la majorité sont en fort recul et notamment Bruno Le Maire (49%, -7), Gérald Darmanin (33%, -14 ou Gabriel Attal (24%, -9).
Auprès des sympathisants du Rassemblement National, Marine Le Pen garde sa première place (89%), malgré une baisse de 6 points et devance Marion Maréchal (72%). Nicolas Sarkozy (43%, +1) devance ce mois-ci Nicolas Dupont-Aignan qui enregistre une forte baisse de popularité au sein de cet électorat (38%, -12, après +7).
Parmi les concurrents potentiels à Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Xavier Bertrand disposent du socle le plus solide
Marine Le Pen est la prétendante à l’élection présidentielle qui dispose du meilleur socle d’image (28%). Après un trou d’air post-présidentielle (de 25% à 20% sur le début de l’année 2018), Marine Le Pen est parvenue à rétablir son image à un niveau légèrement supérieur à celui qu’il était en début de quinquennat (28%). Cette relative bonne image s’appuie sur un socle de fidèles extrêmement solide (ce mois-ci 83% de ses électeurs ont une bonne image d’elle) et sur une conquête progressive d’une partie de l’électorat de François Fillon (28%), voire des abstentionnistes (17%). En revanche, elle n’a pas réussi à capter l’attention des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (11%).
Xavier Bertrand bénéficie, aujourd’hui, d’un niveau d’image positive similaire à celui de la présidente du RN (27%). Il connait néanmoins une fragilisation de son image depuis 6 mois (-4 depuis octobre 2020). Ce socle d’image s’appuie notamment sur l’électorat de François Filon et d’Emmanuel Macron.
Valérie Pécresse dispose en mai 2021 d’une bonne image auprès de 24% des répondants. La présidente d’Ile-de-France a rencontré une relative stabilité de son image dans l’opinion et se situe aujourd’hui, contrairement à Xavier Bertrand, à un niveau supérieur par rapport à mai 2017 (20%).
Anne Hidalgo a connu une variation plus importante de son image (21% en mai 2021). Après une baisse marquée de sa popularité, Anne Hidalgo est parvenue à inverser la tendance et à solidifier fortement son image jusqu’au lendemain de sa réélection à la mairie de Paris (30% en août 2021). Son image a néanmoins fortement baissé depuis et s’établit aujourd’hui à 21%, à son niveau pré-municipales. Elle a notamment perdu le soutien d’une partie des électeurs d’Emmanuel Macron qu’elle avait su capter durant cette période.
Nicolas Dupont-Aignan dispose d’un socle d’image de 20% en mai 2021. Ce niveau est en ligne avec celui du début de quinquennat (22% en mai 2017). Ce socle d’image s’appuie sur environ un quart des électeurs de François Fillon et un tiers des électeurs de Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon bénéficie à l’heure actuelle d’un socle d’image de 20%. Après une tendance marquée à la baisse sur les deux premières années du quinquennat (de 34% en mai 2017 à 18% en fin d’année 2019), il est parvenu à stabiliser son image autour de 20% sur la dernière année. Depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, il a perdu une part du soutien de ses électeurs de 2017, de ceux de Benoît Hamon, et de Marine Le Pen, mais également, en termes socio-démographiques, des actifs et notamment des professions intermédiaires et des catégories populaires.
Laurent Wauquiez dispose également d’une bonne image auprès de 20% des Français. Après une baisse importante sur les deux premières années alors qu’il était président du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez est parvenu à rétablir son image à son niveau du début du quinquennat.
Parmi les présidentiables, Yannick Jadot et Bruno Retailleau accusent un retard d’image
Yannick Jadot bénéficie d’un socle de popularité de 15% en mai 2021. Testé pour la première fois après la réussite d’EELV aux élections européennes de 2019 (27%), Yanick Jadot n’a pas su capitaliser sur cette réussite et connait une baisse quasi-continue de sa popularité.
Bruno Retailleau, testé périodiquement depuis l’expression de sa volonté de candidater à l’élection présidentielle de 2022, bénéficie d’une image fragile, autour de 10% et d’une faible notoriété (56% des personnes interrogées ne se prononcent pas).
Parmi les membres de la majorité présidentielle, Edouard Philippe et Roselyne Bachelot disposent du meilleur socle d’image
Edouard Philippe est la personnalité issue de la majorité gouvernementale qui bénéficie de la meilleure image. Depuis son départ de Matignon, sa popularité est systématiquement supérieure à 50 et s’établit en mai à 53%. Il bénéficie du soutien extrêmement solide des électeurs d’Emmanuel Macron (>80%) et de François Fillon (>70%). Son image est également solide, bien qu’inférieure à 50% auprès des autres électorats.
Roselyne Bachelot dispose d’un fort capital sympathie et bénéficie d’une popularité de 39%, qui connait néanmoins une importante érosion depuis sa prise de fonction à la Rue de Valois (de 49% à 39%).
Peu connu des Français lors de sa prise de fonction (17% d’image positive), Olivier Véran est parvenu à capitaliser sur sa gestion de la crise sanitaire et bénéficie actuellement d’une bonne image auprès de 34% des Français.
Le scenario est similaire pour Bruno Le Maire. Bien que plus connu, Bruno Le Maire disposait d’un image stable sur la première partie du quinquennat (23% en mai 2018 et en mai 2019) ; elle s’est sensiblement améliorée lors de sa gestion de la crise du Coronavirus (32%).
Jean-Yves Le Drian bénéficie d’une forte popularité en début du quinquennat et d’une bonne image (37%). Celle-ci s’est lentement mais progressivement érodée sur la durée du quinquennat (28% en mai 2021).
Éric Dupond-Moretti bénéficie en mai 2021 d’une bonne image auprès de 26% des Français, en légère baisse depuis sa prise de fonction (30%).
L’image de François Bayrou tend à baisser sur la durée du quinquennat, partant de 31% en mai 2017 à 23% en mai 2021.
L’image de Jean-Michel Blanquer s’était structurée positivement sur les deux premières années du quinquennat, passant de 11% à 23% en fin d’année 2018. L’image du ministre de l’Education avait ensuite progressé en début de crise sanitaire (26% en novembre 2020), mais tend à baisser sur les 6 derniers mois (22%).
Gabriel Attal a connu une forte hausse de sa popularité depuis sa prise de fonction comme porte-parole du quinquennat et plus particulièrement depuis septembre 2020 (de 7% à 22%).
Gérald Darmanin a connu une hausse progressive et continue de sa popularité, passant de 10% en juin 2017 à 21% en mai 2021.
Marlène Schiappa a bénéficié d’une hausse de sa popularité en début de quinquennat (de 14% en octobre 2017 à 21% pendant l’été 2018). Cette popularité s’est stabiliseé sur la suite du quinquennat, voire tend à baisser sur la dernière partie (18%).
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Mai 2021