La forte baisse du mois dernier se confirme, la confiance à l’égard de l’exécutif reste à un niveau bas
Après la chute inédite de 7 points le mois dernier, la dégradation de la confiance est confirmée : « seuls » 25% (stable) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Comme le mois dernier, c’est son point le plus bas du 2nd quinquennat et son 2ème point le plus bas depuis 2017 (23% en décembre 2018, au plus fort de la contestation des gilets jaunes). La défiance est également très forte et s’intensifie : 71% (stable) des Français ne lui font pas confiance, dont 47% (+4) « pas du tout ». Ce taux est en hausse de 10 points en 2 mois, et approche le niveau record (51%) atteint en décembre 2018.
Emmanuel Macron « reprend des couleurs » auprès de son socle électoral, après une baisse de 13 points le mois dernier : 79% (+11) des ses électeurs de 1er tour lui font confiance. En revanche, la confiance reste très faible auprès des électorats de Jean-Luc Mélenchon (8%, -2) et de Marine Le Pen (15%, +6). Auprès des abstentionnistes, le Président de la République perd 8 points (12%).
Sur l’ensemble de la séquence « retraites » des 4 derniers mois, Emmanuel Macron a perdu 9 points de confiance auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, en revanche il a quasiment retrouvé son niveau d’avant-réforme auprès de son socle électoral.
Il retrouve ce mois-ci une partie de la confiance des retraités (32%, +5), après une chute de 18 points le mois dernier. Auprès des actifs, il est stable à 24% de confiance. Cependant, auprès des cadres, il recule notamment de 5 points (27%) et cumule une chute de 18 points sur les 3 derniers mois chez ce segment de population qui lui était jusqu’à maintenant un des plus favorables (avec les retraités).
La confiance accordée à la Première ministre Elisabeth Borne reste elle aussi à un niveau bas (22%, stable), égalant le record atteint le mois dernier (mesure la plus basse parmi les trois Premiers ministres d’Emmanuel Macron).
Les mouvements sont sensiblement les mêmes que pour Emmanuel Macron : elle progresse de 7 points auprès des électeurs du Président (68%) après une baisse importante le mois dernier, et recule de 6 points parmi les abstentionnistes (10%).
Edouard Philippe reste la personnalité politique préférée. Jordan Bardella continue d’émerger auprès des Français et dans son camp. A gauche, Jean-Luc Mélenchon est de plus en plus concurrencé
41% (-1) des Français ont une bonne image de l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe. Marine Le Pen reste deuxième du classement (32%, –1). Elle devance les deux anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande (28%). Jordan Bardella s’installe à la 5ème position (26%, +2), son meilleur classement, au même niveau que le ministre Bruno Le Maire et l’ex-candidat PCF à la présidentielle Fabien Roussel (26%, +3).
Auprès des électeurs de gauche, Jean Luc Mélenchon reste premier (53%, +1), mais a de moins en moins d’avance sur Fabien Roussel (49%, +5 en un mois et + 8 en deux mois), François Ruffin (+9 en un mois et +11 en deux mois), François Hollande (48%, +4) et Yannick Jadot (48%, +2 en un mois et +7 en deux mois). Sandrine Rousseau enregistre une hausse de 10 points (à 27%) après une forte baisse (-8) le mois dernier.
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Phillipe reste largement en tête (84% stable) et devance les 4 ministres les plus appréciés : Olivier Véran (66%, +3), Bruno Le Maire (65%, -2), Gabriel Attal (61%, -1) et Gérald Darmanin (59%, +7). A noter que François Bayrou recule de 13 points, à 40%. Gérard Larcher obtient 33% d’image positive, en 12ème position.
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen est largement en tête (84%, -2). Jordan Bardella continue sa progression 68%) avec une hausse de 3 points en un mois et de 8 points sur deux mois. Eric Zemmour est 3ème, à 42% (-3).
Bilan 1 an après la réélection d’Emmanuel Macron
Pour étudier les dynamiques sur un an, nous avons mobilisé l’indicateur du « solde » entre l’image positive et l’image négative. Par exemple, si une personnalité a 30% d’image positive et 50% d’image négative (et 20% de sans opinion), son solde est de -20 (30-50).
Edouard Philippe est la seule personnalité politique à avoir un solde positif (plus d’image positive que négative) mais ce dernier s’est dégradé de 15 points en 12 mois (principalement entre octobre et novembre 2022).
La personnalité politique qui a vu son solde d’image se dégrader le plus fortement est Jean-Luc Mélenchon, passant de -16 à -47 (soit une perte de 31 points, en grande partie dans les premiers mois post-élection). Bruno Le Maire et Sandrine Rousseau ont eux aussi vu leur solde baisser (-9 à 21 pour le ministre de l’économie et -31 à -41 pour la figure d’EELV).
3 personnalités sont parvenus à garder un solde relativement stable sur un an : Marine Le Pen (-21 à -24), Gérald Darmanin (-32 à -31) et Laurent Wauquiez (-29 à -29).
Fabien Roussel et Jordan Bardella ont même réussi à voir leur solde s’améliorer : -14 à -10 pour le chef de file du Parti Communiste et -26 à 20 pour le président du RN.
A titre de comparaison le solde de « confiance » d’Emmanuel Macron est passé de -24 à -45 en 12 mois.
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Mai 2023