L’Observatoire politique – Avril 2024

La cote de confiance du président de la République reste à son étiage

25% (-2 points) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Cette évolution efface la hausse enregistrée le mois dernier : depuis un an, la cote de confiance du président de la République évolue entre 25% et 29%. En obtenant la confiance de seulement un quart des Français, Emmanuel Macron est à son plus bas niveau depuis sa réélection. La défiance exprimée à son égard est stable et reste élevée : 68% (stable) des Français affirment n’avoir pas confiance en lui, dont 41% (-1) « pas du tout confiance ».

Politiquement, le président de la République obtient le soutien de trois quarts de son électorat de premier tour de 2022 (76%, -1 points), de 10% des principales oppositions – 9% (-4 points) des électeurs de Mélenchon et 11% (+2 points) des électeurs de Marine Le Pen – et de 15% (-2 points) des abstentionnistes.

Professionnellement : le président de la République obtient le soutien d’un tiers des cadres (31%, +1), d’un quart des retraités (27%, -6) – plus bas niveau du second quinquennat, ex-aequo avec février 2024 et avril 2023 – et d’un cinquième des professions intermédiaires (22%, -5 points) et des catégories populaires (20%, +2 points).

En termes d’âge : un tiers de 18-24 ans sont favorables au président (34%, -1 point) alors que la confiance à son égard évolue entre 21 et 27% pour les plus de 25 ans, avec une forte baisse enregistrée auprès des plus de 65 ans (27%, -9 points).

32% des Français font confiance à Gabriel Attal, une mesure stable depuis sa prise de fonction. Dans le même temps, la défiance à son égard évolue peu, avec 58% (-2 points) des Français qui ne lui font pas confiance, dont 31% (+1 point) qui n’ont « pas du tout confiance » en lui. Cet écart de 7 points, entre Emmanuel Macron et son Premier ministre, n’a été dépassé qu’une seule fois, pour le dernier mois d’Edouard Philippe à Matignon (8 points en juillet 2020).

Politiquement, il baisse légèrement auprès de l’électorat d’Emmanuel Macron (79%, -2 points), mais garde néanmoins une légère avance sur le président (79% vs 76%). Cette avance atteint même 9 points auprès de l’électorat de second tour (60% pour G. Attal et 51% pour E. Macron). Le Premier ministre progresse auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (15%, +3) et de Marine Le Pen (23%, +5 points), auprès desquels il obtient le soutien de près d’un quart d’entre eux.

Professionnellement, il progresse fortement chez les cadres (37%, +8 points après -5), mais baisse chez les professions intermédiaires (26%, -4 points, après +3) et reste stable auprès des catégories populaires (24%, -1) et des retraités (41%, stable).

En termes d’âge, c’est auprès des plus de 65 ans que le Premier ministre obtient ses plus forts soutiens (42% vs 23-32% pour les moins de 65 ans). Il est stable, quelle que soit la catégorie d’âge étudiée.

Edouard Philippe marque le pas, mais reste en tête

Le podium reste inchangé : Edouard Philippe enregistre une baisse de 3 points, mais reste premier (40%), devant Jordan Bardella (33%, -1 point ; dont 15% de « très bonne image ») et Marine Le Pen (32%, -1 point). François Hollande gagne 2 points et occupe la quatrième place (29%, +2 points). Alors que le déficit public est plus important que prévu et que le niveau de la dette publique inquiète l’opinion publique, Bruno le Maire perd 5 points et obtient 26% de confiance. Juste derrière, Gérald Darmanin ne semble pas bénéficier des opérations « place nette XXL » et perd un point, à 26%. Fabien Roussel est la deuxième personnalité de gauche du classement (24%, -2 points).

Parmi les plus fortes évolutions, on note les baisses d’Éric Dupond-Moretti (20%, -6 points, après +7 le mois précédent), de François Bayrou (20%, -3 points), de Gérard Larcher (15%, -3 points), de Yaël Braun-Pivet (13%, -3 points) et d’Amélie Oudéa-Castéra (7%, -3 points).

Parmi les têtes de liste aux européennes testées, Marion Maréchal occupe la 7ème place (25%, +1 point), Raphaël Glucksmann enregistre la plus forte progression du mois (19%, +3 points), Manon Aubry est stable à 15% et François Xavier-Bellamy progresse d’un point à 13%.

Auprès des électeurs de gauche, Fabien Roussel est stable mais reprend la première place (49%), à la faveur d’une baisse de François Ruffin (46%, -6 points, après +3). Yannick Jadot est troisième, avec 43% d’image positive, devant François Hollande (43%, -5 points) et Jean-Luc Mélenchon (39%, stable). Deux têtes de liste aux Européennes complètent le classement : Manon Aubry (39%, -3 points) et Raphaël Glucksmann (38%, +1 point). Bruno Le Maire (16%, -7 points) et Éric Dupond-Moretti (13%, -12 points) enregistrent les plus fortes baisses d’avril auprès de cette population.

Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, loin derrière d’Edouard Philippe (77%, -2 points), Gérald Darmanin occupe la deuxième place du classement, malgré une baisse de 4 points (57%). Deuxième le mois dernier, Bruno Le Maire perd 9 points (57%) et Éric Dupond-Moretti 12 points (44%). François Hollande est cinquième (42%, +5 points) : il enregistre, avec Raphaël Glucksmann (32%, +9 points), la plus forte hausse d’avril. A l’inverse, Xavier Bertrand (38%, -6 points), Rachida Dati (36%, -7 points), Gérard Larcher (24%, -12 points) et Catherine Vautrin (13%, -5 points) enregistrent des reculs importants.

Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen se maintient en tête (83%, -2 points et -4 points en deux mois). Elle ne devance plus que de 2 points Jordan Bardella (81%, stable) – cet écart n’a jamais été aussi faible. Marion Maréchal (64%, +3 points) et Éric Zemmour (44%, +3 points) complètent le classement.

Auprès des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des non-inscrits, Edouard Philippe recule mais reste premier (29%, -8 points, après +6 points) devant François Hollande (25%, +7 points), Jordan Bardella (23%, stable), Marine Le Pen (22%, -1 point) et Rachida Dati (18%, -1 point).


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