L’argent public est mal utilisé pour plus de 8 Français sur 10
87% des Français estiment que l’argent public est mal utilisé aujourd’hui en France, dont 45% très mal utilisé et 42% plutôt mal utilisé. A l’inverse, 12% considèrent qu’il est bien utilisé, dont 11% plutôt bien utilisé 1% très bien utilisé.
Une opinion massivement partagée dans tous les pans de la société et des électorats. Les électeurs du RN (66% très mal utilisé) et les Français qui bouclent difficilement leurs fins de mois (56%) sont particulièrement critiques.
Pour l’opinion, la manière dont l’argent public est utilisé par l’Etat manque de transparence
87% des Français estiment que l’Etat n’est pas suffisamment transparent sur la manière dont l’argent public est utilisé, dont 52% pas du tout et 35% pas vraiment. A contrario, 12% disent que l’Etat est transparent, dont 10% plutôt et 2% tout à fait.
Plus de 6 Français sur 10 jugent que la qualité des services publics n’est pas satisfaisante et qu’elle s’est dégradée ces dernières années
62% des Français déclarent ne pas être satisfaits de la qualité des services publics, dont 46% pas vraiment satisfaits et 16% pas du tout satisfaits. A l’inverse, 38% sont satisfaits, dont 36% plutôt satisfaits et 2% très satisfaits.
Et 66% ont le sentiment que la qualité des services publics s’est dégradée ces dernières années, contre 28% qu’elle n’a pas changé et 5% qu’elle s’est améliorée.
Des perceptions majoritaires au sein de toutes les catégories socio-professionnelles, tranches d’âge et tailles d’agglomération.
Dans le détail, les Français sont particulièrement insatisfaits de la qualité des services de la justice (68%), de l’entretien des routes (58%), des hôpitaux publics (57%), des services administratifs (55%), des écoles publiques (51%) et dans une moindre mesure des services sociaux (48%, 26% satisfaits, 26% pas d’opinion) et de France Travail (47%, 17%, 36%).
Ils sont en revanche plus partagés sur la qualité des universités (36% pas satisfaits, 30% satisfaits) et des transports publics (44%, 41%).
Seules les forces de l’ordre (police / gendarmerie) bénéficient d’une satisfaction majoritaire dans l’opinion (53%).
Plus de 8 Français sur 10 ne font pas confiance au gouvernement et au Parlement pour bien gérer l’argent public. A l’inverse, une prime de confiance est accordée à la police/gendarmerie et aux hôpitaux publics.
Pour bien utiliser l’argent public, plus de 8 Français sur 10 ne font pas confiance au gouvernement (85%), au Parlement (83%), aux ministères (83%) et près de 6 sur 10 à l’audiovisuel public (66%), aux agences de l’Etat (65%), aux entreprises publiques (60%) et à la justice (58%).
L’opinion est plus partagée concernant les universités (54% confiance, 45% pas confiance), les collectivités locales (52%, 47%), l’Education nationale (49%, 50%) et la Sécurité sociale (47%, 52%).
A contrario, une majorité de Français fait confiance à la police/gendarmerie (67%) et aux hôpitaux publics (64%) pour bien gérer l’argent public.
Politiquement, les électeurs du NFP et d’Ensemble font majoritairement confiance aux services et institutions publics pour bien gérer l’argent public, mais sont défiants à l’égard des politiques (ministères, Parlement, gouvernement). Les électeurs du RN font confiance aux forces de l’ordre et aux hôpitaux publics, mais sont très défiants à l’égard de tous les autres acteurs, en particulier les agences de l’Etat (76%), l’audiovisuel public (78%) et envers le monde politique.
La santé et la sécurité sont les postes de dépense jugés prioritaires. Plus de 4 Français sur 10 favorables à réduire les dépenses de l’audiovisuel public.
Une majorité de Français considère qu’il faut augmenter le niveau de dépense publique en matière de santé (78%), de sécurité (66%), d’éducation (63%), de justice (57%), de lutte contre le terrorisme (56%), de retraites (53%), de défense (52%) et une majorité relative pour l’environnement (49%, 37%, 13%).
Une majorité absolue ou relative de Français se prononce pour le statu quo pour le numérique (57% ne rien changer), les transports (57%), la culture (54%), la dépendance (45% et 40% augmenter), le logement (44% et 42% augmenter), les allocations familiales (43% et 38% réduire) et le chômage (41% et 35% réduire).
Enfin, plus de 4 Français sur 10 estiment qu’il faut réduire le niveau des dépenses concernant l’audiovisuel français (44% et 46% ne rien changer).
Depuis notre mesure d’avril 2019, le souhait d’augmenter les dépenses de défense (+23) et de sécurité (+15) progresse fortement, celui d’augmenter les dépenses de retraite recule (-15, au profit de ne rien changer).
Politiquement, les électeurs du NFP sont particulièrement nombreux à juger qu’il faut augmenter les dépenses d’éducation (78% vs 60% autres électorats), d’environnement (74% vs 30%-50%) et de logement (64% vs 30%-40%). Les électeurs du RN plébiscitent une augmentation des dépenses pour la sécurité (85% vs 42% électeurs NFP).
Les Français ne souhaitent pas de réduction des dépenses liées au fonctionnement des services publics du quotidien. Plus de 7 Français sur 10 appellent à réduire les dépenses liées aux cabinets de conseil, au fonctionnement de l’Etat et à la communication des institutions publiques.
77% des Français considèrent qu’il faut réduire les dépenses liées aux cabinets de conseil, 75% les dépenses de fonctionnement de l’État (administration, gestion courante) et 70% les dépenses de communication des institutions publiques. L’opinion est plus partagée concernant les agences de l’Etat (52% réduire, 46% pas réduire), les aides aux entreprises (51%, 48%), les salariés et effectifs de la fonction publique (50%, 49%) et les subventions aux associations (46%, 53%).
A l’inverse, 3 Français sur 4 sont opposés à la réduction des dépenses qui concernent le fonctionnement des services publics du quotidien (75%) et les projets d’infrastructures (73%).
Politiquement, les électeurs du RN et d’Ensemble sont majoritairement favorables à la réduction des dépenses des agences de l’Etat (61% et 59%) et des subventions aux associations (63% et 53%) tandis que les électeurs du NFP y sont opposés (62% et 69%). A contrario, la majorité des électeurs du NFP souhaite réduire les dépenses pour les aides aux entreprises (61%), alors que les électeurs du RN et d’Ensemble sont très partagés.
Les priorités des Français pour mieux utiliser l’argent public : revenir sur les avantages des anciens élus et hauts fonctionnaires, lutter davantage contre le gaspillage et la fraude
Pour améliorer l’utilisation de l’argent public, l’opinion publique estime que l’Etat devrait en priorité réviser les avantages des anciens élus et des hauts fonctionnaires (50%, 3 réponses possibles parmi 10 items), mieux lutter contre les gaspillages dans les administrations, renforcer le contrôle des achats publics pour éviter les surcoûts (46%), lutter davantage contre la fraude fiscale et sociale (41%), mieux contrôler et évaluer l’efficacité des dépenses (36%) et réduire le nombre de strates administratives (34%). Ils devancent d’autres pistes : simplifier les démarches et procédures administratives (21%), vendre, réaffecter ou transformer les bâtiments publics vides ou inutilisés (20%), réduire ou fusionner des agences d’Etat et opérateurs (19%), mieux cibler les aides aux entreprises et subventions aux associations (16%) et moderniser l’administration par le numérique (10%).
Pacte fiscal : 6 Français sur 10 estiment qu’ils contribuent plus au système qu’ils n’en bénéficient, 1 sur 4 autant
Quand ils pensent aux différents impôts et taxes qu’ils paient et aux services et aides dont ils peuvent bénéficier de la part de l’Etat, 59% des Français ont le sentiment qu’ils contribuent plus au système qu’ils n’en bénéficient, 23% autant et 7% qu’ils bénéficient plus du système qu’ils n’y contribuent. Des chiffres stables depuis le 24 septembre 2025.
Cette perception croît avec l’âge (de 37% chez les 18-24 ans à 68% chez les 50 ans et plus). On observe, sur cette perception, aucun écart significatif selon la catégorie socio-professionnelle ou la situation financière en fin de mois.
Cette perception est particulièrement exprimée par les électeurs RN (73%, contre 68% électeurs d’Ensemble et 51% électeurs du NFP).
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Crédits image : : iira 116 / Pixabay

