Les arbitrages des Français face à l’épidémie Covid-19

3 Français sur 4 priorisent leur santé et celle des autres à leurs libertés individuelles

76% des Français pensent qu’il faut parfois accepter de réduire nos libertés, parce que la priorité c’est de se protéger contre la maladie. A contrario, pour 23% rien n’est plus important que les libertés individuelles, même notre santé et celle des autres.

Si toutes les générations pensent majoritairement qu’il est nécessaire d’accepter la réduction de nos libertés pour se protéger contre la maladie, les 65 ans et plus (83%), une des populations les plus à risque face au virus, en sont les plus convaincus. A l’inverse, les 25-34 ans (68%) en sont les moins convaincus.

Politiquement, si tous les électorats (entre 83% et 72%) partagent le même sentiment, les électeurs d’Emmanuel Macron (90%) l’expriment encore plus fortement.

… Et 2 tiers acceptent de limiter leur vie sociale pour lutter contre l’épidémie de Covid-19

Dans l’arbitrage entre vie sociale et restrictions sanitaires, 66% des Français considèrent que lutter contre l’épidémie de Covid-19 doit être prioritaire, même si cela limite significativement la vie sociale des Français. A l’inverse, 33% pensent que continuer à « vivre normalement » et préserver la vie sociale des Français doit être prioritaire, même si l’épidémie de Covid-19 continue de progresser.

En termes d’âge, 76% des 65 ans et plus pensent que la lutte contre le coronavirus est prioritaire par rapport à la vie sociale des Français. Les 25-34 ans sont les moins enthousiastes à l’idée de renoncer à leur vie sociale : si 58% pensent eux-aussi qu’ils faut prioriser la lutte contre l’épidémie de Covid-19, ils sont tout de même 41% à estimer qu’il faut, au contraire, continuer de « vivre normalement » et que la vie sociale des Français doit être prioritaire.

D’un point de vue socio-économique, les cadres (71%) et les personnes connaissant des fins de mois aisées (70%) considèrent davantage que la lutte contre l’épidémie doit primer sur la vie sociale des Français. Bien que les ouvriers (57%) et les personnes connaissant des fins de mois difficiles (60%) partagent majoritairement cette opinion, ils en sont globalement moins convaincus que le reste des Français.

Politiquement, l’opinion selon laquelle la lutte contre l’épidémie de Covid-19 doit l’emporter sur la vie sociale des Français est majoritaire au sein de tous les électorats (entre 77% et 60%). Plus de 7 électeurs sur 10 de François Fillon (77%) et d’Emmanuel Macron (74%) adhèrent à cette idée. En revanche, les électorats de Marine Le Pen (60%) et de Jean-Luc Mélenchon (61%) sont moins en accord avec ce principe.

Face au choix entre relance de l’économie et santé, les Français sont très divisés

Pour 50% des Français le plus important est de limiter l’épidémie de Covid-19, même si cela a un impact négatif sur l’économie du pays et l’emploi. A l’inverse, 49% pensent que le plus important est de relancer l’économie et de préserver l’emploi, même si l’épidémie de Covid-19 continue de progresser.

Politiquement, les abstentionnistes (60%)  et les électeurs de Benoît Hamon (69%) au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 sont ceux qui font le plus nettement passer la santé avant les conséquences économiques.

Les autres électorats sont plus partagés : les électeurs d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont une courte majorité à prioriser les enjeux économiques à la santé (respectivement 51%, 54%, 54%). Les électeurs de François Fillon penchent un peu plus nettement en faveur de la relance économique (56% économie, 42% santé).

Les salariés du privé, potentiellement plus exposés à la dégradation de la situation de l’emploi, accordent plus d’importance à la relance économique qu’à la lutte contre le Covid-19 (55%). Parmi ces derniers, les ouvriers priorisent eux-aussi l’économie à la santé (57% économie, 43% santé).

Face à la crise sanitaire et économique, une majorité des Français estime que les dépenses engagées par l’Etat sont nécessaires, même si elles creusent la dette

Pour 58% des Français les dépenses engagées depuis le début de la crise et pour les mois et années à venir sont nécessaires, même si cela augmente significativement le niveau de la dette publique. En revanche, 41% jugent que les mesures d’urgence au plus fort de la crise sanitaire étaient nécessaires, mais qu’il faut aujourd’hui réduire les mesures de soutien et de chômage partiel pour ne pas augmenter davantage le niveau de la dette publique.

Les électeurs de Benoît Hamon (75%), Jean-Luc Mélenchon (64%) et Emmanuel Macron (63%) estiment majoritairement que les dépenses engagées depuis le début de la crise sont nécessaires, bien qu’elles augmentent considérablement le niveau de la dette.

En revanche, les électorats de Marine Le Pen et de François Fillon sont plus partagés :

  • Celui de Marine Le Pen (52%) approuve, à une courte majorité, les dépenses engagées par l’Etat malgré leur impact sur la dette publique.
  • 47% des électeurs de François Fillon jugent que ces dépenses sont nécessaires, mais 51% pensent, au contraire, qu’il faudrait à présent réduire les mesures de soutien et de chômage partiel pour éviter d’accroître davantage le niveau de la dette publique.

 

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Crédits photo : Pixabay – Perry Tak