Aides sociales : les Français divisés

Les Français sont très divisés sur le niveau des aides sociales

40% des Français estiment que le niveau des aides sociales est trop élevé, 32% qu’il est juste ce qu’il faut et 28% pas assez élevé.

Un positionnement qui diffère selon le segment politique :

  • Les électeurs de François Fillon, plus que tout autre électorat, estiment dans leur majorité (63%) que le niveau est trop élevé (24% juste ce qu’il faut , 11% pas assez élevé).
  • 51% des électeurs de Marine le Pen estiment que le niveau des aides est trop élevé, puis 29% pas assez élevé, et 20% juste ce qu’il faut.
  • 48% des électeurs d’Emmanuel Macron estiment que le niveau est juste ce qu’il faut, 36% trop élevé et 15% pas assez élevé.
  • 53% des électeurs de Benoît Hamon considèrent que le niveau est juste ce qu’il faut, 37% pas assez élevé et 10% trop élevé.
  • 50% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment que le niveau des aides sociales n’est pas assez élevé, un résultat supérieur aux autres électorats. 30% d’entre eux considèrent qu’il est juste ce qu’il faut et 20% trop élevé.

Alors que les cadres estiment majoritairement que le niveau des dépenses sociales est trop élevé (54%), les classes moyennes (professions intermédiaires) sont très partagées (pas assez élevé 38%, juste ce qu’il faut 31% et trop élevé 31%). Les classes populaires sont également partagées, mais une majorité relative déclarent que le niveau est trop élevé (40%).

Les retraités évoquent en premier lieu un niveau d’aides sociales trop élevé (49%). 30% le jugent juste ce qu’il faut et 20% pas assez élevé.

A noter que 38% des Français âgés 18-24 ans estiment que le niveau des aides sociales n’est pas assez élevé, un taux supérieur de 10 points à la moyenne. 36% le jugent juste ce qu’il faut et 25% trop élevé.

Concernant la retraite, la vieillesse, la santé et la lutte contre la pauvreté, les aides sociales sont jugées pas assez élevées. Pour le chômage, les Français sont plus partagés.

Une majorité des Français estime que les aides sociales ne sont pas assez élevées en ce qui concerne la retraite (81%), la vieillesse (81%), la lutte contre la pauvreté (64%) et la santé (63%).

Ils sont en revanche plus partagés à l’égard du logement (43% pas assez élevé, 35% juste ce qu’il faut, 22% trop élevé) et la famille (38% pas assez élevé, 37% juste ce qu’il faut et 25% trop élevé).

Il sont très divisés concernant le chômage (36% juste ce qu’il faut, 34% trop élevé et 30% pas assez).

Que ce soit auprès des personnes issues des classes populaires ou moyennes, ou encore chez les cadres, les aides sociales sont jugées pas assez élevées pour la retraite (86% pas assez élevé, 80% et 67%), ainsi que pour la vieillesse (85%, 80% et 69%), pour la santé (68%, 57%, 50%) et pour la lutte contre la pauvreté (67%, 59% et 45%).

En ce qui concerne le logement, les classes populaires estiment que les aides ne sont pas assez élevées (52%), les classes moyennes sont plus partagées (42% pas assez élevé, 38% juste ce qu’il faut et 20% trop élevé). A l’inverse, 42% des cadres estiment que les aides sont trop élevées, soit 20 points de plus que la moyenne des Français (et 34% juste ce qu’il faut, 23% seulement pas assez élevé).

Ces trois catégories de population sont partagées sur la famille et le chômage.

La faiblesse du niveau des aides sociales est partagée par l’ensemble des électeurs en ce qui concerne la retraite (entre 69% et 87% selon l’électorat), ainsi que pour la vieillesse (71% à 87%), la lutte contre la pauvreté (59% à 76%) et la santé (51% à 74%).

Des spécificités apparaissent pour les autres thèmes :

  • Les électeurs de J-L Mélenchon considèrent que les aides sociales ne sont pas assez élevées pour le logement (56%) et pour le chômage (42%). En revanche, ils sont partagés entre ce qu’il faut (40%) et pas assez élevé (42%) concernant la famille.
  • Pour le logement, la famille et le chômage, une majorité (relative ou absolue) des électeurs d’Emmanuel Macron estiment que le niveau est juste ce qu’il faut (entre 49% et 51%).
  • Les électeurs de F. Fillon sont partagés sur le niveau des aides sociales concernant la famille (39% ce qu’il faut et 36% trop élevé) et le chômage (41% ce qu’il faut et 44% trop élevé) . Une majorité relative (43%) estime qu’il est juste ce qu’il faut pour le logement.
  • Les électeurs de Marine Le Pen estiment majoritairement (48% et 45%) que le niveau n’est pas assez élevé pour le logement et la famille, mais près de 30% (29% à 31%) l’estiment trop élevé. Enfin, pour le chômage, 41% l’estiment trop élevé, 33% pas assez élevé.

A noter que 49% des 35-49 ans déclarent que le niveau des aides n’est pas assez élevé pour la famille, il s’agit d’un résultat plus important que les autres générations (entre 31% et 39%). De plus, le nombre de Français déclarant que les aides sociales ne sont pas assez élevées pour la vieillesse augmente avec l’âge des répondants: de 61% pour les 18-24 ans, 69% pour les 25-34 ans, 82% pour les 35-49 ans, 89% pour les 50-64 ans à 88% pour les 65 ans et plus.

50% des Français estiment que le niveau des dépenses sociales est une mauvaise chose car cela ne permet pas d’investir dans d’autres domaines, 49% considèrent que cela est une bonne chose pour garantir le modèle social français.

Amenés à se positionner sur le niveau des dépenses sociales en France, dans la mesure où elles représentent 31.8% du PIB, c’est-à-dire 5 points de plus que le niveau des autres pays européens, les Français sont très partagés.

50% estiment que cela est une mauvaise chose, parce que cela pèse trop sur la dette et ne permet pas d’investir dans d’autres domaines. A l’inverse, 49% considèrent que cela est une bonne chose, parce que cela garantit le modèle social français.

  • Le niveau des dépenses sociales actuel est considéré comme une bonne chose pour 83% des électeurs de B. Hamon et 70% de ceux de J-L Mélenchon.
  • Les électeurs d’E. Macron sont divisés sur cette question, 51% estiment que cela est une bonne chose, 48% considèrent l’inverse. Les abstentionnistes sont également divisés (54% mauvaise chose et 46% bonne chose).
  • Les électeurs de F. Fillon et de M. Le Pen estiment majoritairement que le niveau de dépenses sociales est une mauvaise chose (77% et 60%).

Le niveau des dépenses sociales actuel est considéré comme une mauvaise chose par 59% des cadres, alors que les classes populaires (49% mauvaise chose, et 50% bonne chose) et les classes moyennes (47% mauvaise chose et 53% bonne chose) sont partagées.

Télécharger ici : Les Français et les aides sociales / Sondage ELABE pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne

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