Crédité de moins de 20% dans les dernières enquêtes d’intentions de vote, François Fillon apparaît désormais en situation de challenger au premier tour de l’élection présidentielle. Beaucoup soulignent, à juste titre, la relative solidité de son socle électoral. Au moins deux éléments viennent étayer cette analyse. D’abord, le candidat soutenu par LR et l’UDI n’a jamais vu, à date, ses intentions de vote baisser en dessous des 17%, même au plus fort des incertitudes sur l’avenir de sa candidature. Ensuite, les trois quarts environ de ses électeurs potentiels se disent sûrs de leur choix, à des niveaux supérieurs à ceux enregistrés pour les autres candidats, à l’exception de Marine Le Pen.
Il faut toutefois regarder dans le rétroviseur pour mieux apprécier l’ampleur des difficultés auxquelles fait face aujourd’hui l’ancien Premier ministre, qui a vu son potentiel électoral fondre d’environ un tiers depuis sa victoire à la primaire de la droite et du centre. Cette baisse s’est construite en deux temps. D’abord sous l’effet des débats sur son programme, en matière de santé et de protection sociale. Ensuite avec les accusions du Canard Enchaîné et les doutes soulevés autour de la réalité des emplois de sa femme et deux ses enfants comme assistants parlementaires, ainsi que les informations récentes sur les cadeaux dont aurait récemment bénéficié le candidat.
Partant de ce constat, François Fillon peut-il encore rattraper le « duo » de tête constitué d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et par conséquent se qualifier pour le second tour de la présidentielle ? Il n’est bien entendu pas possible de prédire quelle sera l’issue du vote le 23 avril prochain. Les dernières enquêtes d’intentions de vote permettent toutefois d’éclairer la réflexion sur ce sujet, en s’intéressant à ceux qui font aujourd’hui défaut au candidat, à savoir une fraction significative des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle 2012.
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