Les échelons locaux jugés plutôt à la hauteur de la crise contrairement à l’Etat et à l’UE
Pour la majorité des Français, les communes (66%), les départements (61%) et régions (58%), ont su se montrer à la hauteur de la crise du coronavirus. Un jugement toutefois à nuancer car seule une faible partie d’entre eux les jugent tout à fait à la hauteur (respectivement 18%, 10% et 9%).
L’opinion selon laquelle les pouvoirs locaux ont su assumer leurs responsabilités face à la situation de crise sanitaire actuelle est majoritaire au sein de toutes les catégories de population, et de façon encore plus forte par les 65 ans et plus (respectivement 74%, 69% et 67%), et les habitants des communes urbaines de moins de 20 000 habitants (74%, 67% et 62%). Politiquement, les électeurs d’Emmanuel Macron (77%, 67%, 66%) et de François Fillon (69%, 71%, 67%) ont un jugement plus positif sur les échelons territoriaux
Si les collectivités locales ont su convaincre, en revanche, l’Etat n’est perçu comme un acteur à la hauteur de la crise que par 31% des Français. Les 18-24 ans ont un avis plus positif que leurs aînés puisque 41% d’entre eux saluent la capacité de l’Etat à faire face à la crise sanitaire. Politiquement, seul l’électorat d’E. Macron considère que l’Etat a su se montrer la hauteur de l’évènement (56%). Les autres électorats sont plus critiques, à l’image de celui de F. Fillon (34% a été à la hauteur) et de B. Hamon (28%). Les électeurs de J-L Mélenchon (20%) et de M. Le Pen (20%) sont ceux qui portent le regard le plus sévère envers l’Etat en ces temps de crise.
Les organisations internationales sont jugées sévèrement, puisque seulement 31% des Français estiment que l’OMS a été à la hauteur de la crise, et à peine 20% pour l’UE.
- Pour ces deux acteurs internationaux se fait jour un clivage générationnel entre les 18-24 ans qui ont un regard plus bienveillant (l’OMS 44%, l’UE 32% à la hauteur) et les 65 ans et plus ont un regard plus critique (27%, 12%)
- L’électorat d’E. Macron demeure moins critique, à l’égard de ces deux acteurs : 42% considèrent que l’OMS a été à la hauteur, et 32% pour l’UE.
Une majorité pour un renforcement du pouvoir local
Jugées à la hauteur de la crise sanitaire, 55% des Français souhaitent le renforcement des pouvoirs des collectivités locales, 38% pensent qu’elles doivent continuer à avoir autant de pouvoir qu’aujourd’hui. Seuls 7% souhaitent une réduction de leur pouvoir. Les 65 ans et plus (64%) sont les plus favorables à une augmentation des pouvoirs des collectivités locales, contrairement aux 18–24 ans, un peu moins convaincus de la nécessité de renforcer cet échelon (45%).
Les Français sont partagés entre un renforcement des pouvoirs de la France (43%) et leur maintien au niveau actuel (46%). 11% sont favorables à une baisse de ses pouvoirs. Le clivage politique est marqué d’une part entre les électeurs de F. Fillon (53%) et de M. Le Pen (49%), davantage convaincus de la nécessité d’un accroissement des pouvoirs de la France, et d’autre part les électeurs d’E. Macron (55%), de B. Hamon (58%), et de J-L Mélenchon (51%) qui, eux, sont favorables au maintien de la situation actuelle.
Les Français sont divisés sur la question européenne : si 44% des Français souhaitent que l’Union Européenne continue de disposer d’autant de pouvoir qu’aujourd’hui, 38% souhaitent que ses pouvoirs décroissent, seuls 18% sont favorables à leur renforcement.
- Les catégories socio-économique, qui souhaitent une baisse des pouvoirs de l’UE sont les Français âgés de 50 à 64 ans (50%), et ceux en situation financière tendue (43%). Politiquement, cette opinion est particulièrement forte chez les électeurs de M. Le Pen (59%).
- Enfin, l’augmentation des pouvoirs de l’Union Européenne est davantage approuvée par les 18 à 24 ans (27%) et les électeurs d’E. Macron (24%).
La question européenne divise les Français : 1/3 souhaite plus d’autonomie, 1/3 une coopération limitée à quelques pays européens, 1/3 réclame le renforcement de l’UE
Pour 34% des Français, la France doit privilégier la coopération avec un nombre limité de pays européens : cette opinion est particulièrement prégnante au sein des catégories sociales supérieures (39%) ainsi qu’auprès des électeurs de F. Fillon (42%).
Pour 33% des Français, la France ne doit compter que sur elle-même : En termes d’âges, cette opinion est particulièrement présente chez les 50-64 ans (38%). Socio-économiquement, les catégories populaires (46%), les personnes en situation financière tendue (39%), et disposant un niveau d’études inférieur au bac (41%) sont les plus favorables à l’idée d’une « souveraineté » de la France face aux autres pays européens. L’électorat de M. Le Pen (50%) est le plus largement convaincu par cette idée.
Enfin, 32% des Français pensent que la France doit chercher à renforcer l’Union européenne. Une majorité relative des 65 ans et plus (38%) est favorable à une Union européenne fortifiée. Socio-économiquement, les cadres (43%), les Français disposant d’une situation financière aisée (35%), et les plus diplômés (46%) souhaitent que la France œuvre davantage à la consolidation de l’Union européenne. Politiquement, il s’agit d’une idée plus largement partagée par les électorats de B. Hamon (55%) et d’E. Macron (49%).
La majorité des Français souhaite que les contrôles aux frontières soient maintenus durablement après la crise
55% des Français souhaitent que les restrictions aux frontières continuent durablement après la crise du coronavirus, 38% qu’elles restent en place uniquement pendant la crise, 6% qu’elles soient annulées immédiatement.
En termes d’âge, les plus de 50 ans sont les plus favorables au maintien durable des restrictions aux frontières (62%). Il s’agit d’une opinion particulièrement partagée au sein des électorats de Marine Le Pen (69%) et de F. Fillon (68%).
A l’inverse, ceux qui souhaitent qu’elles restent en place uniquement pendant la crise du coronavirus sont les 18-24 ans (50%). Socio-économiquement, ce sont les catégories sociales supérieures (46%) ayant un niveau de diplôme supérieur au bac (43%) qui pensent que ces restrictions n’ont lieu d’être qu’en temps de crise. Enfin, 63% des électeurs de B. Hamon et 53% de ceux d’E. Macron sont favorables à ce que ces restrictions restent uniquement des mesures visant à endiguer la crise sanitaire.
Une forte aspiration à « produire » en France
La grande majorité des Français juge utile et souhaite que la France se donne les moyens de produire tout ce dont elle a besoin sur son territoire en matière de santé (85%), d’alimentation (80%) et de technologie (62%). Cette opinion optimiste en faveur du « local » est majoritaire au sein de toutes les catégories de population et de manière plus intense chez les électeurs de F. Fillon (91% pour la santé), les cadres (88% pour l’alimentation) et les 50-64 ans (68% pour les technologies).
Une minorité de Français juge utile de produire localement mais estime qu’on y parviendra pas que ce soit pour le domaine de la santé (14%), de l’alimentation (17%) et dans une plus grande ampleur des technologies (33%).
Enfin, une très faible proportion de Français considère que produire sur son territoire est inutile, que ce soit en matière de santé (1%), d’alimentation (3%) ou de technologies (5%).
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