Près de 6 Français sur 10 approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, l’approbation progresse de 5 points en une semaine.
A la veille de la mobilisation du 5 décembre, 58% des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, ce chiffre est en hausse de 5 points par rapport à la semaine dernière (étude ELABE du 27 novembre pour BFMTV), 30% (=) la désapprouvent et 12% (-5) y sont indifférents.
Dans le détail, 34% la soutiennent (+8), 24% ont de la sympathie pour cette mobilisation (-3), 17% y sont opposés (=) et 13% y sont hostiles (=).
L’approbation de la mobilisation contre la réforme des retraites est en hausse au sein de la plupart des catégories sociales de la population.
L’ensemble des actifs (62%) soutient plus nettement la mobilisation : 67% des ouvriers (+1), 61% des employés (-3), 61% des professions intermédiaires (+5) et 54% des cadres et professions intellectuelles supérieures (+13). Si les retraités sont plus partagés, une majorité relative porte un regard positif sur la mobilisation à la faveur d’une progression de l’approbation : 50% (+8) l’approuvent, 43% la désapprouvent (-5) et 7% y sont indifférents (-3).
L’approbation de la mobilisation est majoritaire à la fois parmi les salariés du secteur public (69%, +4) que du secteur privé (58%, +1).
Politiquement, la mobilisation contre la réforme des retraites continue de polariser les électorats de l’élection présidentielle de 2017 puisque l’approbation est largement majoritaire parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (80%, -1), de Benoît Hamon (78%, +14), de Marine Le Pen (68%, +3) et des abstentionnistes (61%, +10) alors qu’elle est minoritaire parmi les électeurs d’Emmanuel Macron (38%, +7) et de François Fillon (36%, +4).
Pour les Français, la mobilisation prévue le 5 décembre est d’abord une mobilisation globale d’opposition à la politique menée par l’exécutif.
Interrogés sur les raisons de cette mobilisation prévue le 5 décembre :
- 43% des Français estiment que c’est une mobilisation globale d’opposition à la politique menée par Emmanuel Macron et le gouvernement (-3 points par rapport à l’étude ELABE du 27 novembre 2019 réalisée pour BFMTV)
- 29% une mobilisation contre l’ensemble de la réforme des retraites prévue par le gouvernement (+5 points)
- 27% une mobilisation avant tout pour défendre les régimes spéciaux (-2 points)
Les motivations associées à cette mobilisation varient selon les catégories socio-professionnelles. Les cadres et les professions intellectuelles supérieures sont assez partagés, ils citent en premier la défense des régimes spéciaux (37%) et en deuxième l’opposition globale à la politique de l’exécutif (32%). Les professions intermédiaires, les employés et les retraités estiment qu’il s’agit plutôt d’une mobilisation d’opposition globale à la politique de l’exécutif (respectivement 43%, 45% et 47%). Enfin, les ouvriers associent la mobilisation à la fois à une mobilisation contre l’ensemble de la réforme des retraites (39%) et à une mobilisation globale d’opposition à la politique menée par Emmanuel Macron et le gouvernement (37%).
Politiquement, on constate que les principales raisons de cette mobilisation diffèrent selon les électorats. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (52%, +9), de Marine Le Pen (47%, -12) et de Benoît Hamon (47%, +1) estiment qu’il s’agit d’abord d’une mobilisation globale et dans un second temps d’une mobilisation contre la réforme des retraites, respectivement 30%, 32% et 35%.
Alors que les électeurs de François Fillon sont partagés entre le fait que ce soit une mobilisation globale contre la politique menée par l’exécutif (42%, =) et une mobilisation pour la défense des régimes spéciaux (38%, -9).
Enfin, les électeurs d’Emmanuel Macron estiment qu’il s’agit d’abord d’une mobilisation pour défendre les régimes spéciaux (44%, +6) et ensuite d’une mobilisation d’opposition globale à la politique de l’exécutif (37%, -5).
Les Français sont partagés sur l’instauration d’un service minimum dans les transports publics qui limiterait le droit de grève
51% des Français estiment qu’il ne faudrait pas limiter le droit de grève, il s’agit d’un droit constitutionnel et 49% qu’il faudrait limiter le droit de grève afin d’instaurer un service minimum dans les transports.
Parmi les catégories socio-professionnelles, les ouvriers et les professions intermédiaires sont majoritairement opposés à la limitation du droit de grève (respectivement 70% et 58%), les employés et les cadres sont partagés sur cette question (dans les deux cas ils sont 48% à être en faveur d’une limitation du droit de grève afin d’instaurer un service minimum dans les transports), et les retraités sont majoritairement favorables à la limitation du droit de grève dans les transports (64%).
Politiquement, cette question fait apparaître un fort clivage entre d’un côté les électorats de Benoît Hamon (78%), de Jean-Luc Mélenchon (68%), de Marine le Pen (62%) et les abstentionnistes (59%) qui considèrent majoritairement qu’il ne faudrait pas limiter le doit de grève, il s’agit d’un droit constitutionnel. Et d’un autre côté, les électorats de François Fillon et d’Emmanuel Macron qui au contraire sont une majorité à juger qu’il faudrait limiter le droit de grève afin d’instaurer un service minimum dans les transports, respectivement 84% et 68%.
A la veille de la mobilisation du 5 décembre, plus d’un Français sur deux estiment que le gouvernement mettra en place un régime universel et supprimera les régimes spéciaux.
55% des Français estiment que le gouvernement mettra en place un régime universel et supprimera les régimes spéciaux, 44% qu’il ne mettra pas en place un régime universel et ne supprimera pas les régimes spéciaux et 1% n’ont pas d’opinion sur cette question.
Les catégories sociales aisées et les retraités jugent majoritairement que le gouvernement mettra en place un régime universel et supprimera les régimes spéciaux (59% dans les deux cas) alors que les catégories sociales populaires sont partagées sur le sujet (48% pensent le gouvernement mettra en place un régime de retraite universel et 50% qu’il ne le fera pas).
Des écarts d’appréciation émergent entre les salariés du secteur privé et les salariés du secteur public, les premiers sont 58% à estimer que le gouvernement mettra en place un régime de retraite universel et supprimera les régimes spéciaux, alors que les seconds sont 57% à penser le contraire.
Enfin politiquement, les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon estiment majoritairement que le gouvernement mettra en œuvre la réforme (respectivement 64% et 60%). Les autres électorats sont plus partagés mais ils sont tout de même une courte majorité à partager également cette opinion : 53% pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, et 51% pour les électeurs de Benoît Hamon.
Crédits image : Jeanne Menjoulet / Flickr