Plus de la moitié des Français considèrent que le système actuel de retraites n’est pas soutenable financièrement.
55% des Français considèrent que, d’un point de vue financier, le système actuel de retraites ne peut pas continuer à fonctionner dans les années à venir (19% certainement pas et 36% probablement pas), 34% estiment le contraire (10% certainement et 24% probablement), et 11% ne savent pas.
La plupart des catégories sociales de la population estime majoritairement que d’un point de vue financier, le système actuel de retraites ne peut pas continuer à fonctionner dans les années à venir, sauf les 18-24 ans (46%) et les catégories sociales populaires (46%).
Politiquement, cette question polarise les électorats du 1er tour de l’élection présidentielle de 2017. D’un côté les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron sont plus des deux tiers à estimer que le système actuel des retraites n’est pas soutenable financièrement, respectivement 70% et 69%. Et d’un autre côté, les électeurs de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon qui considèrent majoritairement que le système actuel de retraites peut continuer de fonctionner financièrement dans les années à venir, respectivement 55% et 54%. Entre les deux, les électeurs de Marine Le Pen sont plus partagés (49% considèrent que le système actuel ne peut pas continuer à fonctionner financièrement, 36% qu’il peut continuer à fonctionner financièrement et 15% ne savent pas).
57% des Français jugent que les actifs devront travailler plus longtemps.
57% des Français jugent que dans les années à venir les actifs devront travailler plus longtemps, 34% qu’ils devront travailler la même durée qu’aujourd’hui, 8% moins longtemps et 1% n’ont pas d’opinion.
L’opinion des Français sur cette question est corrélée avec leur âge, plus on est âgé et plus on considère que les actifs devront travailler plus longtemps : cette opinion est celle de 42% des 18-24 ans, de 53% des 25-49 ans, de 58% des 50-64 ans et de 70% des personnes âgées de 65 ans et plus. Les 18-24 ans sont aussi 43% à estimer que les actifs devront travailler la même durée qu’aujourd’hui.
Même constat de corrélation au sein des catégories sociales d’actifs : les ouvriers sont 47% à considérer que les actifs devront travailler plus longtemps, les employés 52%, les professions intermédiaires 55% et les cadres et professions intellectuelles supérieures 70%.
Les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron estiment très majoritairement que les actifs devront travailler plus longtemps, respectivement 80% et 67%. Les électeurs de Marine Le Pen sont une légère majorité à partager ce point de vue (55%), alors que les électeurs de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon sont plutôt partagés (respectivement 48% et 41% considèrent que les actifs devront travailler plus longtemps, et 47% et 45% estiment que les actifs travailleront la même durée qu’aujourd’hui.
Près de deux tiers des Français sont favorables au principe de création d’un système universel de retraite par points pour les salariés du public, les salariés du privé et les indépendants.
64% des Français sont favorables au principe création d’un système universel de retraite par points pour les salariés du public, les salariés du privé et les indépendants (-3 points par rapport à l’étude ELABE du 4 avril 2019 pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne) et 35% y sont opposés (+2 points).
Dans le détail, 22% y sont très favorables (+5 points), 42% plutôt favorables (-8), 21% plutôt opposés (=) et 14% très opposés (+2).
Mis à part les salariés du secteur public qui ne sont « que » 45% (=) à être favorables à cette réforme, l’ensemble des catégories sociales de la population approuve la création d’un système universel de retraite par points. Ce soutien est particulièrement prononcé chez les retraités 72% (-3).
Politiquement, les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron sont très majoritairement favorables au principe d’un système de retraite universel, respectivement 84% (-6) et 80% (-1). Alors que les autres électorats sont plus partagés : les électeurs de Benoît Hamon y sont favorables à 55% (-11) et opposés à 45%, ceux de Jean-Luc Mélenchon 50% (=) favorables et 49% opposés, et ceux de Marine Le Pen 46% (-9) favorables et 54% opposés.
Les Français craignent avant tout de travailler plus longtemps et de voir le montant de leur pension de retraite diminuer.
Interrogés sur les inconvénients de la réforme des retraites prévue par l’exécutif, les Français ont cité les arguments suivants : –Il faudra travailler plus longtemps : 72% de citations (-2 points par rapport à l’étude ELABE pour BFMTV du 2 octobre 2019) dont 30% en 1er, ce sont les habitants des agglomérations de 20 000 à 100 000 habitants (79%), les salariés du secteur public (78%), les électeurs de Marine Le Pen (78%) et les catégories sociales populaires (77%) qui citent le plus cet inconvénient. –Le montant des pensions de retraites va diminuer : 70% de citations (+2 points) dont 28% en 1er, ce sont les électeurs de Marine Le Pen (81%), de Benoît Hamon (79%) et les salariés du secteur public (75%) qui citent le plus cet argument. –Il faudra faire de plus en plus appel à des organismes privés pour préparer sa retraite : 46% de citations (-8 points) dont 15% en 1er, ce sont notamment les électeurs de Benoît Hamon (60%), les personnes vivant dans l’agglomération parisienne (52%) et les 50-64 ans (51%) qui citent le plus cet inconvénient. –On ne saura qu’au dernier moment le montant de la pension de retraite : 42% de citations (-1 point) dont 14% en 1er. –Les régimes spéciaux vont disparaître : 27% de citations (+1 point) dont 9% en 1er.
Seuls 4% des Français estiment que la réforme prévue n’a aucun inconvénient (=).
Aux yeux des Français les avantages de la réforme des retraites apparaissent plus flous mais l’argument d’une plus grande égalité progresse.
Interrogés sur les avantages de la réforme des retraites prévue par l’exécutif, les Français ont cité les avantages suivants : –L’unification des régimes de retraites permettra une plus grande égalité (46% de citations, +7 points par rapport à l’étude ELABE du 3 juillet 2019 pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, dont 25% en 1er), ce sont notamment les électeurs de François Fillon (65%) et d’Emmanuel Macron (58%) au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 qui citent le plus cet avantage. –Les travailleurs pourront choisir librement s’ils veulent travailler moins ou plus, grâce à la mise en place d’un âge d’équilibre (36% de citations, -10 points, dont 11% en 1er), ce sont notamment les électeurs de François Fillon (47%) qui citent le plus cet avantage –La réforme permet de maintenir un système de retraites solidaire (32% de citations, -4 points, dont 10% en 1er), ce sont notamment les électeurs d’Emmanuel Macron (47%) et de François Fillon (39%) qui citent le plus cet avantage. –L’âge légal de départ à la retraite restera inchangé à 62 ans (31% de citations, -8 points, dont 14% en 1er), ce sont notamment les 18-24 ans (44%) qui citent le plus cet avantage. –L’équilibre financier des retraites sera préservé (30% de citations, -4 points, dont 10% en 1er), ce sont notamment les électeurs d’Emmanuel Macron (47%) qui citent le plus cet avantage, ainsi que les 18-24 ans (38%) et les personnes âgées de 65 ans et plus (37%). –Le système de retraites et le calcul des pensions sera plus facilement compréhensible (26% de citations, -3 points, dont 9% en 1er).
Pour 21% des Français (+1 point), et notamment chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (35%), de Marine le Pen (34%) ainsi que pour les employés (27%) et les salariés du secteur public (30%), cette réforme des retraites n’a aucun avantage.