Pas de consensus sur le « bien vivre ensemble » en France
55% des Français portent un regard négatif sur le vivre ensemble en France (8% très mal et 47% assez mal) et 45% un regard positif (3% très bien et 42% assez bien).
Parmi l’ensemble des catégories sociales de la population, seuls les 18-24 ans se distinguent sur cette question puisqu’ils sont une majorité à porter un regard positif sur le vivre ensemble en France (59%). On observe un écart significatif entre les hommes qui sont une courte majorité (52%) à porter un regard positif sur le vivre ensemble en France alors que les femmes ne sont que 40% à partager cette opinion.
Les personnes qui finissent leurs fins de mois sans se restreindre sont partagés (51%) alors que les personnes qui finissent leurs fins de mois en se restreignant portent un regard plus pessimiste sur le vivre ensemble : seulement 38% d’opinions positives.
Politiquement, les électeurs d’Emmanuel Macron au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 portent majoritairement un regard positif sur le vivre ensemble (57%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (50%), de Benoît Hamon (50%) et de François Fillon (48%) sont plus partagés. Alors que les abstentionnistes (42%) et surtout les électeurs de Marine Le Pen (32%) ne sont qu’une minorité à partager cet avis.
Près de la moitié des Français estime que l’Etat ne se préoccupe pas assez des questions de religion
45% des Français estiment que l’Etat ne se préoccupe pas assez des questions de religion, 30% juste ce qu’il faut, et 25% trop.
L’opinion selon laquelle l’Etat ne se préoccupe pas assez des questions de religion en France est l’opinion la plus répandu parmi l’ensemble des catégories sociales de la population.
Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen (54%) et de François Fillon (52%) jugent majoritairement que l’Etat ne se préoccupe pas assez des questions de religion. Cette opinion est également la plus diffuse parmi les abstentionnistes (45%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (43%) et de Benoît Hamon (41%).
Enfin, les électeurs d’Emmanuel Macron sont partagés entre l’Etat se préoccupe juste ce qu’il faut des questions de religion (42%) et il n’en fait pas assez (39%).
A noter que parmi les électeurs d’Emmanuel Macron, on observe des écarts importants entre les anciens électeurs de Nicolas Sarkozy qui sont 50% à juger que l’Etat n’en fait pas assez sur cette question et les anciens électeurs de François Hollande qui ne sont que 30% à partager cette opinion.
Plus de 6 Français sur 10 estiment que les parents qui accompagnent les sorties scolaires ne doivent pas porter de signes religieux
61% des Français estiment que les parents qui accompagnent bénévolement les enfants et le professeur ne doivent pas porter de signes religieux, même s’ils ne cherchent pas à promouvoir leur religion auprès des enfants et 38% jugent qu’ils peuvent porter des signes religieux.
On constate un clivage générationnel sur cette question, plus on est âgé et plus on considère que les parents qui accompagnent les sorties scolaires ne doivent pas porter de signes religieux : 73% des personnes âgées de 65 ans et plus partagent cette opinion, qui ensuite décroit à 65% chez les 50-64 ans, 60% chez les 35-49 ans, 52% chez les 25-34 ans et 43% chez les 18-24 ans.
Si les catholiques sont deux tiers à estimer que les parents accompagnateurs ne doivent pas porter de signes religieux (66%), ce sont surtout les catholiques non-pratiquants (68%) qui font leur cette opinion alors que les catholiques pratiquants sont plus partagés (53%).
Politiquement, cette question entraîne d’importants écarts entre d’un côté les électeurs de Marine Le Pen (81%) et de François Fillon (77%) qui sont très majoritairement opposés au port de signes religieux par les parents accompagnateurs, et d’un autre côté les abstentionnistes (58%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (57%), d’Emmanuel Macron (54%) qui ne sont qu’une courte majorité à partager cette opinion.
71% des Français sont d’accord avec la déclaration de Jean-Michel Blanquer : « le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société » .
Interrogés sur les récentes déclarations de Jean Michel Blanquer le ministre de l’Education Nationale, et de Sibeth Ndiaye la porte-parole du gouvernement : –71% des Français sont d’accord avec Jean-Michel Blanquer qui a déclaré que « le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société » (41% tout à fait d’accord) et 29% ne sont pas d’accord avec cette déclaration. –38% des Français sont d’accord avec Sibeth Ndiaye qui a déclaré « je n’ai pas de difficulté à ce qu’une femme voilée participe à une sortie scolaire » (16% tout à fait d’accord) et 61% ne sont pas d’accord avec cette déclaration.
Socialement, on constate un clivage générationnel sur le rapport au voile. Les personnes âgées de 50 ans et plus sont plus des trois quarts à partager l’opinion de Jean-Michel Blanquer selon laquelle « le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société » et deux tiers ou plus à avoir « des difficultés à ce qu’une femme voilée participe à une sortie scolaire », contredisant ainsi Sibeth Ndiaye. Alors que les 18-24 ans sont une majorité à exprimer des opinions opposées à celles des plus de 50 ans.
L’ensemble des autres catégories sociales est en majorité d’accord avec l’opinion selon laquelle « le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société » et en majorité à n’être pas d’accord avec l’opinion selon laquelle « je n’ai pas de difficulté à ce qu’une femme voilée participe à une sortie scolaire ».
Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen et de François Fillon expriment des opinions très tranchées puisqu’ils sont plus de 8 sur 10 à être d’accord avec la déclaration de J-M. Blanquer et à n’être pas d’accord avec la déclaration de S. Ndiaye.
Les autres électorats adhèrent à l’idée selon laquelle « le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société » : Emmanuel Macron (67% d’accord), Jean-Luc Mélenchon (63%) et Benoît Hamon (58%). Mais ils sont plus partagés à la participation d’une femme voilée à une sortie scolaire, respectivement 47%, 51% et 49% d’entre eux n’ont pas de difficulté face à cela.
Crédits image : OECD/Mariano Bordon