61% des Français se disent inquiets de la volonté d’Emmanuel Macron et du gouvernement d’Edouard Philippe de réformer le droit du travail.
29% se disent confiants, et 10% expriment de l’indifférence. L’inquiétude est majoritaire et large auprès de l’ensemble des catégories de population, et notamment auprès des catégories sociales moyennes (67%) et populaires (72%).
En revanche, d’un point de vue politique, 67% des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron se disent confiants. Les électeurs de François Fillon sont plus partagés (50% se disent confiants et 43% inquiets), alors que les ceux de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen expriment très largement leur inquiétude (75% à 82%).
La fusion des institutions représentatives du personnel et le référendum d’entreprise ont l’assentiment de deux Français sur trois ; le plafonnement des indemnités prud’homales reçoit un accueil défavorable.
Invités à se prononcer sur six mesures évoquées pour réformer le droit du travail, les Français se prononcent favorablement sur la fusion des institutions représentatives du personnel en une seule entité (65%) et la possibilité pour l’employeur d’organiser un « référendum d’entreprise » en cas d’accord signé par des syndicats représentant entre 30% et 50% des salariés (64%) .
L’assouplissement de la réglementation du recours au CDD et à l’intérim par des accords de branches (55%), la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche (53%) et la généralisation des contrats de projet (52%) obtiennent un accueil plus mitigé avec un courte majorité d’avis favorables.
Enfin, le plafonnement des indemnités prud’homales dues par l’employeur en cas de licenciement abusif est majoritairement rejeté par les Français (61% y sont opposés, dont 29% « tout à fait opposé »).
De manière générale, les retraités se montrent les plus favorables, alors que les actifs, et notamment les catégories moyennes et populaires sont les catégories de population les plus opposées à l’ensemble de ces mesures.
D’un point de vue politique, le clivage est assez net : les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron et François Fillon se montrent les plus favorables à ces mesures (respectivement 74% à 90% et 64% à 84% d’avis favorables selon les mesures), hormis le plafonnement des indemnités prud’homales qui ne recueille « que » 57% chez les électeurs d’Emmanuel Macron et 48% chez ceux de François Fillon.
Les électeurs de Benoît Hamon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont quant à eux largement opposés à ces mesures (53% à 78% d’opposition selon les mesures et l’électorat), hormis le référendum d’entreprise qui obtient une courte majorité d’avis favorables parmi ces trois électorats, ainsi que la fusion des instances représentatives auprès des électeurs de Benoît Hamon et Marine Le Pen.
58% des Français se disent opposés à l’utilisation des ordonnance pour réformer le droit du travail.
En effet, 32% y sont « plutôt opposé » et 26% « tout à fait opposé ». A l’inverse, 42% expriment un avis favorable, dont 11% « tout à fait favorable ».
L’ensemble des catégories de population se montrent majoritairement opposées à l’utilisation des ordonnances, même si les cadres et les retraités sont plus partagés : 53% d’entre eux y sont favorables, 47% y sont opposés. En revanche, les catégories sociales moyennes (61%) et populaires (60%) expriment un avis largement défavorable.
D’un point de vue politique, ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle et ceux de François Fillon qui apparaissent comme les plus favorables : respectivement 75% et 61. Alors que les électeurs de Marine Le Pen (77%), Jean-Luc Mélenchon (77%) et Benoît Hamon (70%) y sont très largement opposés.
Télécharger ici : Les Français et la réforme du droit du travail / Sondage ELABE pour BFMTV