Dernièrement le Kremlin a investi massivement dans les médias dans l’optique de renforcer son influence et mieux porter ses intérêts sur la scène internationale, aux Etats-Unis, notamment lors des élections américaines, comme en Europe. Signe que ce tournant est stratégique, le 22 février, c’est le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lui-même, qui a été chargé de créée une nouvelle force militaire dédiée. Dotée d’un gros budget, 300 millions d’euros, cette nouvelle entité doit mener des « opérations d’information » contre les ennemis de la Russie, sous-entendus pour contrecarrer les affirmations occidentales notamment sur l’intervention russe en Syrie. Le gouvernement russe paye déjà des personnes qui postent des messages tendancieux sur les réseaux sociaux européens et américains afin d’alimenter les polémiques. Et les médias traditionnels jouent aussi un rôle, comme la station de télévision Russia Today (RT), chaîne d’info en continu, qui fera prochainement son apparition en France avec l’aval du CSA. Pourtant l’éthique de cette chaîne est quelque peu douteuse : après les attentats du 13 novembre 2015, RT interrogeait un prétendu expert sous-entendant que les actes terroristes venaient des services secrets.Ces activités médiatiques pourraient être les prémices de campagnes politiques officielles comme en Allemagne : l’ambassadeur russe, Sergueï Lavrov, avec le soutien des associations Russlanddeutsche, y a nourri une défiance envers le monde politique et la presse, provoquant la montée du populisme.
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