Pour lutter contre l’insécurité, l’ensemble des mesures testées sont approuvées par une majorité des Français, au premier rang desquelles le rétablissement des peines planchers (81%) et la suppression des réductions automatiques de peine de prison pour les récidivistes (80%)
Parmi les dix mesures testées pour lutter contre l’insécurité, toutes recueillent l’assentiment de la majorité de Français. Plus précisément, sept d’entre elles sont favorablement accueillies par plus de 70% des répondants, dont deux par huit Français sur dix. La mesure la plus plébiscitée est le rétablissement des peines planchers (ou peines minimales) pour les délinquants récidivistes (81%), suivie par la suppression des réductions automatiques de peines pour les délinquants récidivistes condamnés à de la prison (80%). Cette mesure recueille même un avis « tout à fait favorable » auprès de 52% des personnes interrogées.
Les trois autres propositions obtenant l’approbation de plus de sept Français sur dix sont la construction de 10 000 nouvelles places de prison entre 2017 et 2022 (78%), puis l’assouplissement des conditions de légitime défense pour les policiers en leur permettant d’ouvrir le feu en cas de danger imminent ou en cas de refus de dépôt des armes par un individu (75%) et enfin la suspension des allocations familiales pour les parents dont les enfants commettent des actes de délinquance (73%). Autoriser sans condition préalable les contrôles d’identité et les fouilles de véhicules et systématiser les peines alternatives à la prison pour toute première condamnation inférieure à 1 an d’emprisonnement sont approuvés par 69% des répondants.
Mesures moins réclamées, mais toutefois encore majoritaires, l’autorisation du port d’armes des forces de l’ordre en dehors des heures de services et la création d’une garde nationale de citoyens volontaires qui assureraient par exemple la surveillance de certains bâtiments ou des patrouilles dans les lieux publics sont, quant à elles, favorablement reçues par un peu plus d’un Français sur deux (respectivement 55 et 51%).
Dans le détail, un fort clivage gauche / droite est à l’œuvre sur ces propositions. L’ensemble de ces mesures sont davantage approuvées par l’électorat de droite, seule la systématisation des peines alternatives étant appréciée par une plus grande part de sympathisants de gauche (78%) que de sympathisants de droite (71%) ou du Front National (49%).
Trois mesures suscitent par ailleurs un clivage entre les hommes et les femmes. Autoriser le port d’armes des forces de l’ordre en dehors des heures de service est favorablement accueillie par une minorité de femmes (49%), contre 64% des hommes. A l’inverse, autoriser sans condition préalable les contrôles d’identité et les fouilles de véhicules et développer le recours à des sociétés de sécurité privées pour protéger certains bâtiments ou lieux publics (comme l’entrée des préfectures ou des ministères, les abords des lieux de culte, par exemple) sont deux mesures davantage demandées par les femmes (respectivement 75% et 63%) que par les hommes (respectivement 63% et 57%).
Enfin, l’adhésion à ces mesures dépend fortement de l’âge des personnes interrogées. En effet, les 18-24 ans sont moins favorables que leurs aînés à huit des dix mesures testées. Seuls le développement du recours à des sociétés de sécurité privées (68%) et la création d’une garde nationale de citoyens volontaires (53%) obtiennent une plus forte approbation auprès de cette classe d’âge.
Télécharger ici : RMC Objectif 2017 : les propositions des Français pour la sécurité / Sondage ELABE