Avec un recul de 3 points, Emmanuel Macron égale le record d’impopularité de François Hollande
Alors que la France s’enlise dans une crise politique et institutionnelle, la cote de confiance du président de la République chute lourdement : 14% (-3 points) des Français interrogés par Elabe pour Les Échos lui accordent leur confiance pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Emmanuel Macron bat ainsi son propre record d’impopularité établi le mois dernier et égale celui de François Hollande, qui avait atteint 14% en novembre 2016 — le plus bas niveau mesuré par le baromètre Elabe depuis sa création.
Le chef de l’État perd 7 points en deux mois et 13 points depuis mars 2025. Lors de son premier mandat, il avait déjà connu une chute plus lourde — 18 points entre mai et décembre 2018, au plus fort de la crise des gilets jaunes. Dans le même temps, la défiance atteint elle aussi un niveau historiquement haut : 82% (+6 points) des Français déclarent ne pas lui faire confiance, dont 59% (+11 points) « pas du tout » (précédent record à 51% en décembre 2018).
Sur le plan politique, la confiance à l’égard d’Emmanuel Macron continuer de s’effondrer dans son propre électorat : seuls 38% (-7 points) de ses électeurs du premier tour lui accordent encore leur confiance, un niveau plancher historique. Depuis avril, cette mesure chute de 35 points, ses soutiens ont été divisés par deux en six mois. Parmi ses électeurs du second tour, 28% (-3 points) lui font confiance, un niveau là aussi inédit depuis sa première élection. À titre de comparaison, au moment où il atteint son record d’impopularité (novembre 2016), François Hollande bénéficiait du soutien de 35 % de ses électeurs du premier tour et de 27 % de ceux du second.
Emmanuel Macron reste à son étiage auprès des autres électorats : 10% (+3 points) auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 6% (-1 point) auprès des électeurs de Marine Le Pen et 8% (-5 et -9 points en deux mois) auprès des abstentionnistes – un nouveau record de défiance. Il perd également 15 points auprès des sympathisants LR et atteint son plus bas niveau jamais enregistré auprès de cette population : 14%.
D’un point de vue socio-professionnel, sa cote reste basse chez les cadres, mais remonte légèrement après avoir atteint un plancher le mois dernier (21%, +4 points). Elle oscille entre 9% et 13% dans les autres catégories professionnelles. Enfin, en termes d’âge, seuls les moins de 25 ans demeurent relativement plus enclins à lui faire confiance (24%, -6 points) ; au-delà de cet âge, le soutien évolue entre 10% et 15%.
Jordan Bardella reste premier du classement, Sébastien Lecornu gagne en notoriété et en popularité
Jordan Bardella conserve la première place de l’Observatoire politique et se maintient à son record de popularité (39%, stable). Il devance Marine Le Pen, en recul de deux points (35%). Édouard Philippe complète le podium (35%, +1 point) et devance légèrement Gabriel Attal (33%, +2 points) et Bruno Retailleau. Ce dernier recule d’un point et obtient 30% d’image positive ; il a perdu 5 points depuis son plus haut niveau de mars. Gérald Darmanin (30%, +1 point) complète le haut du classement.
Sébastien Lecornu se hisse à la 7ᵉ position et progresse fortement de 11 points (28%). Cette hausse s’explique en partie par une notoriété en nette progression : la part de Français ne se prononçant pas à son sujet recule de 23 points (22% sans opinion). En revanche, la part de mauvaise image augmente également, atteignant 50% (+12 points).
Raphaël Glucksmann (24%, +1 point) demeure la première personnalité de gauche. Dominique de Villepin obtient 21% (-4 points), tout comme Jean-Louis Borloo, tandis que François Baroin recueille 18% (contre 26% en décembre 2024).
Auprès des électeurs de gauche, François Ruffin conserve la première place (50%, -2 points), devant Fabien Roussel (46%, -4 points). Derrière eux, Raphaël Glucksmann (44%, +2 points), Marine Tondelier (41%, +3 points), Jean-Luc Mélenchon (39%, +3 points), François Hollande (39%, +2 points) et Olivier Faure (38%, +4 points) sont tous en progression.
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe reprend la première place (72%, +2 points) à Gabriel Attal, en net recul (65%, -7 points). Gérald Darmanin (56%, -3 points) complète le podium. Sébastien Lecornu prend la 4ᵉ place et progresse de 15 points (50%). Élisabeth Borne (44%, +3 points), Bruno Retailleau (43%), Bernard Cazeneuve (42%, -2 points) et Yaël Braun-Pivet (42%, +5 points) suivent. Notons que Bruno Retailleau recule de 7 points auprès de cet électorat, probablement à la suite de sa prise de position sur l’absence de « rupture » du gouvernement Lecornu. Jean-Louis Borloo obtient 40%, François Baroin 33%, et François Bayrou 25% — il se classe 18ᵉ.
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Jordan Bardella (88%) recule de 3 points mais reprend la première place à Marine Le Pen (84%), qui en perd 8 (après +7 en septembre). Marion Maréchal occupe la troisième position (67%, -6 points), devant Éric Ciotti (50%, +2 points), Éric Zemmour (47%, +1 point) et Bruno Retailleau (47%, +4 points), qui complètent le haut du classement. Après sa condamnation avec exécution provisoire de sa peine, Nicolas Sarkozy progresse de 6 points auprès de cet électorat (39%).
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Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Octobre 2025