Le Conseil Objectivé

L’Observatoire politique – Septembre 2025

Emmanuel Macron bat son record d’impopularité.

Dans le contexte d’instabilité politique persistante, la cote de confiance du président de la République s’en trouve fortement affectée : 17% (-4 points) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos lui accordent leur confiance pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Après une remontée en début d’année dans le contexte de la guerre commerciale et du durcissement de la situation internationale (passant de 18% en janvier à 27% en mars), la confiance accordée au président recule sans discontinuer depuis : en six mois, Emmanuel Macron a perdu 10 points et atteint ce mois-ci son plus bas niveau. Dans le même temps, la défiance progresse encore : 76% (+3 points) des Français affirment ne pas lui faire confiance, dont 48% (-1 point) « pas du tout ».

Sur le plan politique, la confiance à l’égard d’Emmanuel Macron s’effondre dans son propre électorat : seuls 45% (-14 points) de ses électeurs du premier tour lui accordent encore leur confiance, soit le niveau le plus bas jamais enregistré depuis son arrivée à l’Élysée en mai 2017 (le précédent record était de 51% en janvier   2025). Depuis avril, cette mesure chute de 28 points. Parmi ses électeurs du second tour, 31% lui font confiance, là aussi un plancher inédit depuis sa première élection. Il obtient 13% (-4 points) auprès des abstentionnistes, et reste stable à un niveau très bas auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen (7%).

D’un point de vue socio-professionnel, sa cote dévisse (-20 points) chez les cadres (17%), un niveau historiquement bas. Elle recule également chez les professions intermédiaires (14%, -5 points) et les catégories populaires (16%, -3 points), et demeure stable chez les retraités (18%). Enfin, en termes d’âge, seuls les moins de 25 ans sont davantage enclins à lui faire confiance (30%, -3 points) ; au-delà de cet âge, le soutien ne dépasse pas 19%.

Le Premier ministre reste à son plus bas niveau.

A quatre jours du vote de confiance, François Bayrou reste à son étiage : 12% (stable) des Français lui accordent leur confiance. Dans le même temps, la défiance reste très élevée : 79% (-1 point) déclarent ne pas lui faire confiance, dont 58% « pas du tout » (+2 points en un mois et +11 en deux mois).

La confiance des électeurs d’Emmanuel Macron demeure faible qu’il s’agisse de ceux de premier tour (28%, -2 points en un mois et -18 points en trois mois) ou du second (21%, -3 points et -11 points en trois mois). Après avoir reculé le mois dernier, elle reste très basse dans les principaux électorats d’opposition : 9% (+2 points) chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 6% (stable) chez ceux de Marine Le Pen, 8% (stable) chez les abstentionnistes.

D’un point de vue socio-démographique, François Bayrou recule auprès des cadres (17%, -5 points) à un niveau similaire à celui enregistré pour le président. La confiance demeure stable mais très fragile parmi les professions intermédiaires (10%, -1 point), les catégories populaires (11%, stable) et les retraités (11%, -1 point). Enfin, elle oscille entre 18% et 8% selon la classe d’âge des répondants.

Jordan Bardella consolide sa première place et égale son record de popularité

Jordan Bardella conserve la tête du classement pour le troisième mois consécutif et se maintient à son record de popularité, atteint pour la première fois lors des élections européennes de 2024 (39%, stable). Il devance Marine Le Pen (37%, +2 points et +4 en deux mois), qui égale elle aussi son record, déjà atteint à plusieurs reprises (la dernière fois en mai 2017). Édouard Philippe recule à la troisième place (34%, -3 points) et atteint son niveau le plus bas : cette baisse s’inscrit dans la durée, avec une perte de 9 points en un an. Bruno Retailleau (31%, -1 point), Gabriel Attal (31%, -2 points) et Gérald Darmanin (29%, -3 points) complètent le haut du classement. Marion Maréchal occupe la 7ᵉ place (27%, -1 point), suivie de Dominique de Villepin (25%, +3 points).

Raphaël Glucksmann (23%, -1 point) est la première personnalité de gauche, au coude-à-coude avec Fabien Roussel (23%, +1 point) et François Ruffin (22%, stable). Parmi les figures évoquées comme « premier-ministrables », Bernard Cazeneuve (22%, stable) arrive en tête, devant Sébastien Lecornu (17%, +1 point). En bas de classement, Éric Lombard (11%, +3 points) et Catherine Vautrin (11%, +4 points) ferment la marche.

Auprès des électeurs de gauche, François Ruffin (52%, +3 points en un mois et +8 en deux mois) reprend la première place, devant Fabien Roussel (50%, +1 point), Raphaël Glucksmann (42%, -5 points) et Marine Tondelier (38%, +4 points). François Hollande recule fortement (37%, -14 points), effaçant sa progression du mois précédent (+17 points). Jean-Luc Mélenchon (36%, -6 points) occupe la 6ᵉ position. Viennent ensuite Olivier Faure (34%, -2 points) et Dominique de Villepin (33%, +4 points).

Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal (72%, -2 points), Édouard Philippe (70%, -8 points après +6) et Gérald Darmanin (59%, -6 points) composent le podium, mais tous trois reculent. Bruno Retailleau (50%, +2 points) devance désormais Bernard Cazeneuve (44%, -4 points) et Raphaël Glucksmann (42%, +4 points). Élisabeth Borne obtient 41% (-3 points en deux mois) et Dominique de Villepin reste stable à 39%. Xavier Bertrand chute nettement (37%, -9 points), tandis que Marine Le Pen progresse fortement (27%, +9 points). David Lisnard se situe à 15% (-5 points depuis mars), et 31% (-5 points depuis mars) chez les électeurs de Valérie Pécresse.

Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen reprend la première place avec une forte progression (92%, +7 points), devant Jordan Bardella (91%, +3 points). Plus loin, Marion Maréchal progresse également (73%, +5 points). Encore plus bas, Éric Ciotti (48%, +2 points), Éric Zemmour (46%, -4 points) et Bruno Retailleau (43%, -6 points) complètent le classement. Moins connue (40% de sans opinion), Sarah Knafo se classe 8ᵉ avec 30% (-3 points depuis juillet), juste derrière Nicolas Sarkozy (33%, +2 points).

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