Les Français ont un regard très négatif sur le système de retraite actuel
Le regard porté par les Français sur le système de retraite actuel est largement critique.
- La viabilité du système est questionnée : 70% considèrent qu’il n’est pas solide financièrement et 69% qu’il ne s’adapte pas aux évolutions démographiques.
- Le manque de justice sociale est souligné : pour l’opinion, le système de retraite ne contribue pas à une véritable redistribution des richesses (65%) et n’est actuellement ni juste, ni équitable (65%). Aussi, 60% jugent qu’il ne protège pas suffisamment les plus fragiles (personnes à faibles revenus, en situation d’invalidité…).
- Un fonctionnement dont la mécanique échappe à une majorité : 61% des Français qualifient le système d’illisible, de difficile à comprendre.
Les Français en situation de précarité financière – ceux qui bouclent difficilement leurs fins de mois – sont plus sévères : entre 69% et 76% rejettent les différents qualificatifs testés.
Sur le plan politique, les critiques traversent les électorats :
- Les électeurs du NFP comme chez ceux du RN (entre 62% et 73%) estiment que ces affirmations ne correspondent pas à la réalité du système de retraite.
- Les électeurs de droite (LR, DVD, UDI) se montrent également critiques (54% – 73%), à l’exception de la question sur la protection des plus fragiles (44%).
- Les électeurs d’Ensemble sont plus nuancés : une majorité d’entre eux considère que le système protège les plus fragiles (58%) et reste globalement juste (54%). En revanche, sur les autres dimensions (solidité financière, lisibilité, adaptation), ils partagent les critiques du reste de la population.
Un système qui est, pour l’opinion, à bout de souffle financièrement
60% des Français estiment que le système actuel de retraites ne peut pas continuer de fonctionner durablement d’un point de vue financier, dont 16% certainement pas et 44% probablement pas. A l’inverse, 39% pensent qu’il peut encore perdurer dans les années à venir : 11% en sont certains et 28% plutôt.
Les 65 ans et plus sont davantage pessimistes : 67% jugent la viabilité financière du modèle compromise.
Tous les électorats doutent de la solidité financière du système de retraite, notamment les électeurs d’Ensemble (70%) et de droite (69%), suivis par les électeurs du RN (63%). Les électeurs NFP sont plus partagés (53%).
Plus de 6 Français (non-retraités) sur 10 n’ont pas confiance dans le système actuel pour leur garantir une pension une fois qu’ils seront à la retraite
63% des Français (hors retraités) n’ont pas confiance dans notre système de retraite pour leur garantir une pension de retraite lorsqu’ils seront à la retraite, dont 38% pas vraiment confiance et 25% pas du tout confiance. A l’inverse, 37% ont confiance, dont 28% plutôt confiance et 9% tout à fait confiance.
La défiance est majoritaire dans toutes les catégories de la population, à des niveaux homogènes entre les catégories socioprofessionnelles (56% des cadres, 63% professions intermédiaires, 62% employés/ouvriers), et est particulièrement élevée chez les femmes (70% doutent que le système leur garantisse une pension, contre 55% chez les hommes).
D’un point de vue politique, seuls les électeurs d’Ensemble sont une (courte) majorité à avoir confiance (53%), les autres électorats sont beaucoup plus sceptiques (59% LR, 59% NFP, 71% RN).
Une majorité de Français est favorable à la taxation des plus aisés et à une dose de capitalisation, mais rejette l’augmentation de l’âge de départ et de cotisation ainsi que la baisse des pensions
Les propositions perçues comme les plus efficaces sont celles qui suscitent le plus d’adhésion, tandis que les pistes les plus décriées sont davantage rejetées :
- La hausse des impôts et taxe (67% favorables) et la dose de capitalisation (62%) rassemblent une majorité de soutien.
- 3 mesures peinent à convaincre l’opinion, tant sur le plan de l’efficacité que de l’acceptabilité : l’augmentation du nombre d’années de cotisation nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein (61% opposés), le relèvement de l’âge légal de départ (63%) et l’augmentation des cotisations prélevées sur les actifs (65%).
- Finalement, les 2 mesures touchant directement les retraités actuels sont les plus massivement rejetées : 78% des Français s’opposent à la sous-indexation des pensions et 86% refusent l’idée d’une baisse des pensions. Les retraités y sont particulièrement opposés (respectivement 90% et 95%).
Si l’augmentation des impôts et taxes des plus aisés fait largement consensus pour l’ensemble des catégories socioprofessionnelles, l’introduction d’une dose de capitalisation est avant tout souhaitée des cadres (74%) et retraités (68%), et moins par les employés/ouvriers (55%). De même, les employés/ouvriers rejettent davantage les mesures qui participent à allonger la durée de vie professionnelle – telles que l’augmentation du nombre d’années de cotisations (69% opposés) ou de l’âge de départ à la retraite (72%) – que les cadres (respectivement 49% et 52%) ou les retraités (52%, 54%).
Politiquement :
- Les électeurs du NFP sont largement favorables à la hausse des impôts sur les plus riches (79%) et majoritairement opposés aux autres mesures.
- Les électeurs RN sont uniquement favorables à la hausse des impôts et taxes des plus aisés (64%) et à l’introduction d’une part de capitalisation (62%) et majoritairement opposés aux autres mesures, notamment la sous-indexation des pensions de retraite (87%).
- Les électeurs d’Ensemble et de droite sont majoritairement favorables à la capitalisation (81%, 74%), la hausse des impôts et taxes des plus aisés pour financer le système de retraite (71%, 65%), la hausse du nombre d’années de cotisations nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein (67%, 64%) et de l’âge de départ à la retraite (66%, 59%).
L’augmentation de l’âge de départ ou de la durée de cotisation pourrait être acceptée par une partie des Français aujourd’hui opposés si le système prenait davantage en compte la pénibilité, les carrières longues et les spécificités des trajectoires professionnelles des femmes
44% des Français sont favorables à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite ou de la durée de cotisation, sans condition.
27% y sont plutôt opposés mais seraient prêts à l’accepter si au moins une des conditions suivantes est remplie :
- Le système prend davantage en compte la pénibilité de certains métiers (18%)
- Le système prend davantage en compte les carrières longues (13%)
- Le système prend davantage en compte les spécificités des femmes (13%)
- L’on introduit une dose de capitalisation (7%)
- Les cotisations payées par les actifs baissent (7%)
A l’inverse, 28% sont opposés à ces augmentations, quelles que soient les conditions.
D’un point de vue socio-professionnel, une courte majorité de cadres (58%) et de retraités (52%) sont favorables sans condition tandis que les professions intermédiaires et les employés/ouvriers sont partagés entre soutien avec conditions (respectivement 32% et 31%) et opposition (27% et 34%).
D’un point de vue politique, la majorité des électeurs d’Ensemble (75%) et de droite (67%) sont favorables à l’augmentation sans condition. Les électeurs du NFP et du RN sont partagés entre favorables sans conditions (respectivement 31% et 39%), sous conditions (34% et 29%) et opposés (35% et 32%).
Plus d’1 Français (non-retraité) sur 2 ne connait pas le montant de la pension qu’il touchera à la retraite…
Concernant le montant de la pension de retraite qu’ils devraient toucher une fois à la retraite, 51% des Français (qui ne sont pas retraités) déclarent ne pas le connaître, 34% ont une idée approximative et 14% le connaissent précisément.
Cette information est totalement méconnue des 18-34 ans (66% n’ont aucune idée, 21% une idée approximative) et est connue de manière approximative par les 50 ans et plus (52%, et 19% connaissent précisément).
En comparaison, les cadres sont plus nombreux à déclarer connaitre (69% avec précision ou de manière approximative) le montant de leur pension de retraite, par rapport aux professions intermédiaires (47%) et les employés/ouvriers (44%).
…et ne connait pas l’âge auquel il pourra partir avec une retraite à taux plein
51% des Français (qui ne sont pas retraités) ne connaissent pas l’âge auquel vous pourrez arrêter de travailler et partir à la retraite en touchant une pension de retraite à taux plein, contre 48% qui le connaissent.
La proportion de Français qui déclarent connaître cette information progresse fortement avec l’âge : de 33% chez les 18-34 ans à 70% chez les 50 ans et plus. Elle est également mieux connue des cadres (69%) que des professions intermédiaires (49%) et employés/ouvriers (46%).
Pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité de notre système de retraite, la classe politique fait face à la défiance des Français
Pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité de notre système de retraite, seule une minorité de Français fait confiance aux principales personnalités politique du pays : Jordan Bardella (33%), Marine Le Pen (32%), Edouard Philippe (30%), Bruno Retailleau (29%), Gabriel Attal (25%), Emmanuel Macron (21%), Fabien Roussel (18%), François Bayrou (17%), Eric Zemmour (17%), Jean-Luc Mélenchon (16%), Olivier Faure (16%), Marine Tondelier (15%) et Catherine Vautrin (13%).
D’un point de vue politique :
- Jordan Bardella et Marine Le Pen bénéficient d’une confiance massive des électeurs RN (respectivement 85% et 84%) et de la confiance de 3 électeurs sur 10 de droite
- Edouard Philippe dispose d’une confiance majoritaire dans 2 électorats (Ensemble 66%, droite 53%), il est le seul dans ce cas
- Bruno Retailleau dispose d’une confiance majoritaire chez les électeurs de droite (61%) et de 4 électeurs d’Ensemble et du RN sur 10
- Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont la confiance de 6 électeurs sur 10 d’Ensemble et d’une confiance minoritaire à droite (40% et 28%)
- François Bayrou n’a la confiance que d’1 électeur sur 3 d’Ensemble et de droite
- Les personnalités de gauche testées pâtissent d’une confiance minoritaire dans leur camp, au sein des électeurs du NFP : Fabien Roussel (39%), Jean-Luc Mélenchon (39%), Marine Tondelier (37%) et Olivier Faure (32%)
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