En cas de nouvelle dissolution, le RN serait largement en tête des intentions de vote (32,5-33% selon l’hypothèse). Dans l’hypothèse d’une gauche unie, le NFP obtiendrait 21%, devant Ensemble (15,5%) et LR (10%). En cas de gauche divisée, une alliance PS/EELV/PCF (16%) devancerait LFI (10%).
Dans l’hypothèse de nouvelles élections législatives, le RN et ses alliés seraient largement en tête des intentions de vote avec 32,5-33% (selon l’offre électorale).
Ils bénéficieraient d’une solide fidélité de leur électorat de 2024 (84%), et resteraient en tête auprès des actifs (36%) et notamment des ouvriers et employés (45-46%), mais également auprès des retraités (28-29%).
Dans l’hypothèse d’une gauche unie, le NFP obtient 21% des intentions de vote, en récupérant le vote de 74% de ses électeurs de 2024. Une partie (13%) se détournerait du NFP et préfèrerait un candidat Divers gauche (6,5% des intentions de vote dans cette hypothèse).
En cas de gauche divisée, une alliance entre le PS, EELV et le PCF recueillerait 16% des voix, contre 10% pour LFI. 50% des électeurs NFP choisirait une alliance PS/EELV/PCF alors que 35% choisiraient LFI.
Quelle que soit l’hypothèse pour la gauche, Ensemble est crédité de 15,5% des intentions de vote. Le camp présidentiel s’appuie sur 63-64% de son socle électoral de 2024 (le reste préférant une un candidat de gauche ou LR) et une petite partie d’électeurs LR (12-15%).
Sur son étiquette, LR obtiendrait 10-10,5% des intentions de vote, en ne récupérant qu’une partie de ses électeurs de 2024 (51-53%) mais en attirant des électeurs Ensemble (12-15%).
Cette intention de vote a été réalisée sur une offre politique standard (et donc homogène dans toutes les circonscriptions) et sur étiquette partisane (pas de nom de candidats locaux).
Plus que jamais, la dissolution de 2024 est perçue comme une mauvaise décision
1 an après la dissolution prononcée par Emmanuel Macron, 7 Français sur 10 (71%) jugent que la dissolution était une mauvaise décision, un chiffre en hausse de 6 points en un an.
Ce diagnostic est transpartisan (+ de 70% dans tous les électorats), et encore plus net dans celui du camp présidentiel (80%).
A noter que les moins de 35 ans sont moins sévères, 41% d’entre eux jugent que c’était une bonne décision.
Pour plus de 6 Français sur 10, la dissolution et l’absence de majorité absolue provoque blocages et lenteurs de l’action publique
63% des Français estiment que l’absence de majorité absolue à l’Assemblée Nationale est une mauvaise chose pour le pays, car cette situation provoque des blocages et ralentit les prises de décision.
Cette opinion est particulièrement partagée auprès des électeurs du camp présidentiel (73%), de ceux de LR (73%) et de ceux du RN (69%).
Les électeurs NFP sont plus nuancés (51% mauvaise chose, 48% bonne chose), les sympathisants LFI jugeant plutôt que c’est une bonne chose pour la démocratie et le débat (57%) et des sympathisants PS plutôt critiques (61%).
A nouveau, les plus jeunes sont moins sévères : 53% des 18-24 ans jugent que c’est une bonne chose.
A date, l’opinion publique ne souhaite pas de nouvelle dissolution
Alors que le Président de la République aurait bientôt la possibilité de prononcer une nouvelle dissolution, 65% ne la souhaitent pas. Et plus particulièrement les électeurs Ensemble (80%) et LR (68%). Les électeurs NFP sont plus divisés : 55% des sympathisants LFI souhaiteraient une nouvelle dissolution, alors que 70% des sympathisants socialistes rejettent l’hypothèse. Les électeurs RN sont une courte majorité (55%) à vouloir une nouvelle dissolution dans les semaines et mois à venir.
Avec le recul, le RN est plus que jamais perçu comme le gagnant de cette séquence politique
1 an après la dissolution, 42% des Français jugent que le RN est le parti qui sort le plus renforcé de la séquence (+8 en 6 mois). Ce constat est partagé pour l’ensemble des électorats.
10% jugent que c’est le NFP qui sort le plus renforcé, 5% LR et 5% le camp présidentiel.
38% (-7) estiment que personne ne sort gagnant de cette séquence.
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Télécharger le rapport : Les Français et les élections législatives
Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier / Croquant
ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective d’une élection législative. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
Intention de vote réalisée sur offre politique standard (homogène dans toutes les circonscriptions) et sur étiquette partisane (sans nom de candidats locaux).
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 1 610 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 496 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 3 au 5 juin 2025.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.
Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage. »