L’approbation de la mobilisation contre la réforme des retraites est stable à un niveau élevé
63% (-1 point depuis le 3 mars) des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, dont 42% (=) qui la soutiennent et 21% (-1) qui en ont de la sympathie. A l’inverse, 22% (+1) la désapprouvent, dont 13% (+1) qui y sont opposés et 9% (=) hostiles. Enfin, 15% (=) des Français déclarent être indifférents.
En 1 semaine, l’approbation de la mobilisation recule chez les retraités (48%, -10 ; contre 36% opposition/hostilité) et chez les électeurs d’Emmanuel Macron (30%, -10 ; contre 48% désapprobation). Elle est stable à un niveau très élevé chez les actifs (72%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (83%) et de Marine Le Pen (74%) et les abstentionnistes (70%).
Une courte majorité de Français (54%) soutient la grève et le blocage de certains secteurs pour s’opposer à la réforme des retraites
54% des Français soutiennent la grève et le blocage de certains secteurs (raffineries de pétrole, des transports, des collectes de déchets, etc.), dont 32% tout à fait et 22% plutôt. A l’inverse, 45% ne soutiennent pas, dont 22% pas vraiment et 23% pas du tout.
Le soutien à la grève et le blocage de certains secteurs est largement majoritaire chez les 18-34 ans (67%) mais diminue avec l’âge (59% chez les 35-64 ans) jusqu’à devenir minoritaire chez les 65 ans et plus (33%).
Ces actions sont fortement soutenues par les actifs (60%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (76%), les abstentionnistes (65%) et électeurs de Marine Le Pen (61%). A l’inverse, elle ne sont pas soutenues par les retraités (63%) et les électeurs d’Emmanuel Macron (84%).
Pour l’opinion, la responsabilité du conflit social revient d’abord à l’exécutif
53% des Français estiment qu’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Elisabeth Borne sont les principaux responsables du conflit social concernant la réforme des retraites, 15% que ce sont les syndicats de salariés et 31% autant l’un que l’autre.
L’exécutif est le principal responsable du conflit social aux yeux des actifs (60%, 13% syndicats, 27% autant l’un que l’autre) tandis que les retraites sont beaucoup plus partagés (40% autant, 36% exécutif, 24% syndicats).
D’un point de vue politique, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (75%) et les électeurs de Marine Le Pen (63%) considèrent que l’exécutif est responsable du conflit. A l’inverse, les électeurs d’Emmanuel Macron placent la responsabilité du conflit plutôt du côté des syndicats (43%), mais à noter que près de 2 sur 10 (18%) citent l’exécutif et 4 sur 10 (39%) autant l’un que l’autre.
A noter que l’opinion était un peu plus partagé en janvier 2020 à l’égard du projet de réforme des retraites du gouvernement d’E. Philippe : 43% exécutif, 28% syndicats, 28% autant.
8 Français sur 10 estiment qu’Emmanuel Macron doit recevoir les syndicats de salariés…
82% des Français estiment que le chef de l’Etat doit recevoir les syndicats de salariés dans les jours à venir au sujet de la réforme des retraite (contre 17% non).
… et doit prendre la parole dans les prochains jours pour s’exprimer sur la réforme des retraites
79% des Français estiment qu’Emmanuel Macron doit s’exprimer dans les prochains jours au sujet de la réforme des retraites (contre 19% non).
Ces deux opinions sont largement majoritaires au sein de toutes les catégories de population et électorats, y compris chez les électeurs d’Emmanuel Macron (69% doit recevoir les syndicats, 68% doit s’exprimer) et chez les Français qui désapprouvent la mobilisation (55% et 63%).
En forte hausse en 1 semaine, les Français sont désormais convaincus que la réforme sera votée et appliquée (78%, +14)
78% (+14 points depuis le 3 mars) des Français pensent que la réforme des retraites annoncée par le gouvernement sera votée et appliquée, il s’agit du niveau le plus élevé mesuré depuis l’annonce de la réforme (pourtant en baisse constante de 75% le 10 janvier à 64% le 3 mars).
Cette opinion est largement majoritaire et progresse au sein de toutes les catégories de la population, y compris chez les opposants à la réforme (72%, +15).
7 Français sur 10 opposés à la réforme des retraites, une proportion en légère hausse en 1 semaine
70% (+3 depuis le 3 mars) des Français se disent opposés à la réforme des retraites proposée par le gouvernement, dont 31% (+3) plutôt opposés et 39% (=) très opposés. A l’inverse, 30% (-2) sont favorables, dont 24% (-2) plutôt favorables et 6% (=) très favorables.
L’opposition à la réforme reste très élevée chez les actifs (75%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (89%) et de Marine Le Pen (77%).
Une courte majorité de retraités (55%) et 1 électeur sur 3 d’Emmanuel Macron (35%) demeurent opposés à la réforme des retraites.
Une réforme toujours jugée injuste, inefficace pour assurer la pérennité du système et pas nécessaire par une majorité
Concernant la réforme des retraites annoncée par le gouvernement :
- 69% (stable depuis le 3 mars) des Français l’estiment injuste, contre 25% (+3) juste, et 6% (-3) qui n’ont pas d’opinion
- 58% (+1) considèrent qu’elle est inefficace pour assurer la pérennité du système de retraites, contre 34% (+1) efficace, et 8% (-2) qui n’ont pas d’opinion
- 52% (+1) ne la jugent pas nécessaire, contre 42% (+1) nécessaire, et 6% (-2) n’ont pas d’opinion
Des critiques qui restent très présentes chez les actifs (75% injuste, 62% inefficace, 56% pas nécessaire)
L’impératif de ne pas perdre une journée de salaire est le 1er motif des actifs opposés à la réforme qui n’ont jamais fait grève
Les actifs opposés à la réforme qui n’ont jamais fait grève* l’expliquent par : la nécessité de ne pas perdre une journée de salaire (51%, soit 28% de l’ensemble des actifs), le sentiment que cela ne servira à rien la réforme passera de toute façon (28%), la grève pénalise les citoyens et non le gouvernement (25%), ce n’est pas bien vu par mon employeur/mon secteur (15%), ce n’est pas le moment de pénaliser l’économie du pays (11%) et la désapprobation de ce mode d’action (9%). Enfin, 15% évoquent une autre raison : raison médicale, indépendants qui n’ont personne pour les remplacer…
Actions et déclarations dans le cadre de la réforme des retraites : aucune des principales personnalités politiques et syndicales n’obtient l’approbation d’1 Français sur 3
L. Berger (CFDT) et P. Martinez (CGT) devancent M. Le Pen (RN), J.-L. Mélenchon (LFI), l’exécutif et E. Ciotti (LR)
Dans le cadre de la réforme des retraites :
- 30% (stable depuis le 15 février) des Français approuvent l’action et les déclarations de Laurent Berger, le secrétaire général du syndicat CFDT, 36% (=) n’approuvent pas, 34% (=) ne savent pas
- 29% (-1) de Philippe Martinez, le secrétaire général du syndicat CGT, 44% (+2) n’approuvent pas, 27% (-1) ne savent pas
- 26% (-3) de Marine Le Pen du Rassemblement National, 46% (-1) n’approuvent pas, 28% (+4) ne savent pas
- 20% (-2) de Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise, 56% (=) n’approuvent pas, 24% (+2) ne savent pas
- 20% (-1) d’Elisabeth Borne, la Première ministre, 61% (-1) n’approuvent pas, 19% (+2) ne savent pas
- 20% (-1) d’Emmanuel Macron, Président de la République, 63% (+1) n’approuvent pas, 17% (=) ne savent pas
- 16% (+1) d’Olivier Dussopt, le ministre du Travail, 52% (-1) n’approuvent pas, 32% (=) ne savent pas
- 14% (=) d’Eric Ciotti des Républicains, 51% (-1) n’approuvent pas, 35% (+1) ne savent pas
Les personnalités syndicalistes (L. Berger / P. Martinez) bénéficient du soutien d’une majorité d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon (respectivement 52% et 60%), d’ 1 électeur sur 3 de Marine Le Pen (32% et 37%) et d’un soutien relativement élevé chez les 50-64 ans (40% et 40%).
Marine Le Pen (64%), Emmanuel Macron (64%), Jean-Luc Mélenchon (63%), Elisabeth Borne (56%) et Eric Ciotti (59% des sympathisants de droite) bénéficient d’un soutien majoritaire quoiqu’incomplet dans leurs électorats respectifs.
Le Ministre du Travail Olivier Dussopt ne dispose toujours que d’une adhésion fragile dans son camp (45% des électeurs d’E. Macron approuvent, 29% n’approuvent pas, 26% ne savent pas).
Télécharger ici : Sondage ELABE pour BFMTV / Les Français et la réforme des retraites (Vague 8)
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