Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont au coude-à-coude des intentions de vote au 1er tour, et devancent nettement les candidats de gauche et de droite
Pour les deux hypothèses de premier tour testés (candidat de droite Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse), Marine Le Pen (28%-26%) et Emmanuel Macron (27%-25%) sont au coude-à coude.
Marine Le Pen bénéficierait d’une excellente mobilisation de ses électeurs du 1er tour de 2017 (88%). Elle bénéficie par ailleurs de quelques soutiens en dehors de son socle électoral : 11%-13% des électeurs de François Fillon en 2017 et 9%-10% de Jean-Luc Mélenchon voteraient pour elle. Elle obtiendrait de bons scores auprès des actifs, et en particulier les 25-34 ans (37%) et 50-64 ans (34%-36%), et auprès des catégories populaires (38%-39%), en particulier chez les ouvriers (47%-49%). Le vote Marine Le Pen est plus fort au sein des petites agglomérations (2.000 à 20.000 hab., 33%-36%) et des communes rurales (32%-36%). A l’inverse, elle ferait des scores plus faibles auprès des 65 ans et plus (14%-17%), les cadres (10%-11%) et dans l’agglomération parisienne (14%).
Emmanuel Macron bénéficierait d’une bonne fidélité de ses électeurs du 1er tour en 2017 (69%-73%), et d’un soutien d’une partie des électeurs de 2017 de François Fillon (30%-32%) et dans une moindre mesure de ceux de Benoît Hamon (18%-21%).
Il ferait un score particulièrement élevé chez les 65 ans et plus (33%-35%), les 18-24 ans (30%), les cadres (33%-37%), les habitants des grandes agglomérations (100.000 hab. et plus, 31%-34%) et de l’agglomération parisienne (27%). Il arriverait en revanche nettement derrière Marine Le Pen chez les catégories populaires (18%) et les 25-34 ans (18%-23%).
A droite, loin derrière ce duo de tête, avantage pour Xavier Bertrand qui est crédité de 15% des intentions de vote contre 9% pour Valérie Pécresse. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ne bénéficieraient que d’une mobilisation partielle des électeurs de François Fillon (47% et 37%). Leur zone de force est auprès des 65 ans et plus (28%-21%).
Jean-Luc Mélenchon est crédité de 11% (pour les deux hypothèses) des intentions de vote. Il n’obtiendrait qu’un soutien partiel de ses propres électeurs de 2017 (51%-52%). Jean-Luc Mélenchon arriverait 3ème chez les moins de 50 ans (13%-16%) et au sein des catégories populaires (15%).
Les autres candidats de gauche sont crédités de moins de 10% des intentions de vote, Yannick Jadot à 5%-6%, Anne Hidalgo à 5% (pour les deux hypothèses), et Fabien Roussel à 1%.
Nicolas Dupont-Aignan est crédité de 5%-6% des intentions de vote exprimées, les autres candidats testés obtiendraient moins de 4%.
A 1 an du scrutin, les électeurs potentiels de Marine Le Pen (81% sûrs), et dans une moindre mesure d’Emmanuel Macron (60%-62%) et de Jean-Luc Mélenchon (62%) sont les plus certains de leur choix, ceux de Xavier Bertrand et Valérie Pécresse sont davantage indécis (52%, et 48% sûrs). Les potentiels électeurs d’Anne Hidalgo (60%-65% pourraient changer d’avis), de Yannick Jadot (58-63%) et de Nicolas Dupont-Aignan (67%) ne sont majoritairement pas sûrs de leur choix et pourraient changer d’avis d’ici avril 2022.
Au 2nd tour, Emmanuel Macron (56%) devancerait Marine Le Pen (44%)
Au 2nd tour, Emmanuel Macron est crédité de 56% des intentions de vote exprimées, contre 44% pour Marine Le Pen.
Les deux candidats bénéficient d’un report de voix parfait de leurs potentiels électeurs de 1er tour.
L’avance d’Emmanuel Macron s’explique par de meilleurs reports de voix au sein des autres électorats :
- La majorité des électeurs de Yannick Jadot (63%-64%) et d’Anne Hidalgo (61%-65%) voteraient pour Emmanuel Macron au 2nd tour, le reste (près d’un tiers) préférerait s’abstenir
- Les potentiels électeurs de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse sont globalement partagés, mais avec un léger avantage pour Emmanuel Macron : 38% voteraient pour le Président sortant, 28% pour Marine Le Pen, et 34% s’abstiendraient
- La majorité des potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon s’abstiendrait au 2nd tour (57%). Un quart voterait pour Emmanuel Macron (24%-25%) et un peu moins de 20% pour Marine Le Pen (18%-19%).
Marine Le Pen n’obtiendrait un bon report qu’auprès des électeurs de Nicolas Dupont-Aignan (61%-62%, contre 20%-22% abstention et 16%-19% Emmanuel Macron).
L’économie (emploi, pouvoir d’achat) et le régalien (sécurité, immigration) sont les thèmes qui compteront le plus dans le choix des Français
L’emploi (31%, 3 réponses possibles), le pouvoir d’achat (31%), la sécurité (30%) et l’immigration (25%) sont les thèmes qui compteront le plus dans le choix des Français inscrits sur les listes électorales à la présidentielle 2022.
Derrière ce quatuor, près d’1 Français sur 5 cite l’environnement et l’écologie (22%), les retraites (21%), et les inégalités et les injustices sociales (20%).
Entre 1 et 2 Français sur 10 citent la gestion de la crise covid-19 (18%), la santé (hors crise covid, 17%), l’éducation (15%), la menace terroriste (14%), la protection sociale (13%), la fiscalité (12%) et la dette publique (11%).
Enfin, moins d’1 Français sur 10 cite les inégalités hommes-femmes (7%) et le logement (5%).
Les thèmes qui compteront le plus pour les potentiels électeurs des candidats de gauche à la présidentielle 2022 (Mélenchon, Jadot et Hidalgo) sont les inégalités et injustices sociales, l’environnement, l’emploi, le pouvoir d’achat et la protection sociale.
Chez les potentiels électeurs d’Emmanuel Macron, les enjeux prioritaires sont plus éclatés : la sécurité, l’emploi, le pouvoir d’achat, l’environnement et la gestion de la crise covid.
A droite, chez les potentiels électeurs de Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, les enjeux régaliens (sécurité, immigration) et économiques (emploi, pouvoir d’achat) ont à peu près le même niveau d’importance et devancent tous les autres. La dette publique et la fiscalité sont particulièrement mentionnés par ces électorats.
Chez les potentiels électeurs de Marine Le Pen, les enjeux régaliens (immigration, sécurité, menace terroriste), devancent nettement les enjeux économiques (pouvoir d’achat, emploi) et dominent tous les autres thèmes.
Le pouvoir d’achat et l’emploi sont des thèmes particulièrement importants pour les tranches d’âge d’actifs (de 25 à 64 ans, 35%-36% pouvoir d’achat, et 31%-36% emploi). L’immigration et les retraites sont davantage évoqués par les 50 ans et plus (28%-33% et 23%-34%), et l’éducation par les moins de 50 ans (20%-22%). L’environnement (32%) et dans une moindre mesure les inégalités hommes-femmes (16%) sont particulièrement mentionnés par les 18-24 ans.
D’un point de vue socio-professionnel, le pouvoir d’achat est un enjeu plus important au sein des catégories populaires (41%), que chez les professions intermédiaires (32%) et les cadres (28%). Après les thèmes économiques et régaliens, l’environnement (34%) et l’éducation (19%) seront des thèmes importants pour les cadres.
Les principales qualités attendues du Président de la République sont l’honnêteté, l’écoute et la compétence
Les principales qualités que les Français attendent du Président de la République sont l’honnêteté (61% des citations, 3 réponses possibles), l’écoute des Français (54%) et la compétence (53%).
Loin derrière ce trio de tête, près de 2 Français sur 10 citent la détermination (23%), le courage (20%) et l’autorité (16%), et près d’1 sur 10 le dynamisme (12%), la vision (11%), la simplicité (9%), l’expérience (9%), l’indépendance (8%), et le charisme (7%).
L’honnêteté, l’écoute des Français et la compétence sont les 3 qualités les plus attendues au sein de toutes les catégories de population et électorats.
Le prochain Président de la République devra en priorité rassembler les Français et apaiser la société
58% des Français attendent en priorité du Président de la République qu’il rassemble les Français et apaise la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes qui ne font pas consensus. A l’inverse, 41% souhaitent qu’il réforme le pays en profondeur même si cela divise les Français et provoque des mouvements sociaux importants.
L’apaisement de la société est privilégié par une large majoritaire des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (74%) et de Benoît Hamon (74%), et par une courte majorité de ceux de Marine Le Pen (55%). Les électeurs d’Emmanuel Macron sont partagés (50% apaisement, 49% réforme en profondeur). La majorité des électeurs de François Fillon attend un Président réformateur (61%), même si cela divise les Français.
En avril 2016, soit 1 an avant la dernière présidentielle, la dynamique était inverse : 57% des Français privilégiaient un président qui réforme en profondeur, contre 40% qui apaise la société et rassemble les Français.
Télécharger le rapport : Les Français à 1 an de la présidentielle 2022
Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon
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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 2001 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1806 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 12 au 14 avril 2021.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Marge d’erreur comprise entre 1 et 2,6 points de pourcentage. »